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Voici les pays européens les plus menacés par les nouveaux tarifs douaniers américains


Actualité publiée le 07/04/25 15:08

Le réveil douanier de Donald Trump secoue l’Europe avant même d’avoir sonné. Ce 7 avril, l’agence Moody’s a identifié les États de l’Union européenne qui seraient les plus touchés par l’augmentation des droits de douane américains. Parmi eux : l’Irlande, la Slovaquie, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et l’Autriche. En ligne de mire, leur forte dépendance aux exportations vers les États-Unis, secteur par secteur.

Ce retour au protectionnisme fait planer une ombre sur les économies ouvertes du Vieux Continent. Car si l’ancien président américain, en campagne pour 2025, pousse pour une hausse généralisée des tarifs, tous les pays européens n’ont pas les mêmes cordes pour amortir le choc. Et certains ont bien plus à perdre que d’autres, comme le montre l’analyse de Moody’s.

Les exportations européennes face à la muraille tarifaire américaine

L’étude publiée par Moody’s ne laisse guère de place au doute : les pays les plus exposés sont ceux dont les économies sont étroitement arrimées aux exportations vers les États-Unis. L’agence cite notamment l’Irlande, la Slovaquie, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie et l’Autriche. Leur vulnérabilité vient d’un chiffre simple : la part des exportations à destination du marché américain dans leur PIB est significative.

Deux secteurs apparaissent particulièrement fragilisés. Celui des machines industrielles d’abord, dont plus de 20 % des exportations européennes prennent la direction des États-Unis. Ensuite, celui des boissons alcoolisées, qui connaît une dynamique commerciale similaire. Dans ces deux filières, un relèvement des droits de douane aurait un effet immédiat sur les volumes vendus et la compétitivité.

Lire aussi : Voici les pays qui affichent les plus gros excédents commerciaux avec les États-Unis

Selon Moody’s, "la réponse de l’Union européenne déterminera l’effet total sur les économies". Bruxelles pourrait répliquer avec ses propres mesures tarifaires, mais la priorité reste à la négociation, dans un contexte où la diplomatie commerciale est sous tension.

L’Irlande, fiscalement avantageuse mais stratégiquement vulnérable

C’est un paradoxe révélateur. L’Irlande, en tête du classement des économies les plus menacées par les "tarifs Trump", affiche pourtant un excédent commercial colossal avec les États-Unis : près de 87 milliards de dollars en 2024, soit 80 milliards d’euros. Ce chiffre fait de Dublin le quatrième pays à l’origine du plus grand déficit commercial américain, juste derrière la Chine, le Mexique et le Vietnam.

Comment expliquer cette position ? Par un modèle fiscal taillé pour les multinationales américaines. Avec un impôt sur les sociétés fixé à 12,5 %, voire 15 % pour les grandes entreprises, l’Irlande est devenue le siège européen de géants comme Apple, Google, Microsoft ou Pfizer. Si ces firmes rapatrient leurs bénéfices, la balance commerciale irlandaise explose à la hausse… mais la dépendance aux États-Unis aussi.

Un alignement des planètes douanières défavorable suffirait à affaiblir cette dynamique. En cas de surcoût sur les produits exportés, les entreprises pourraient revoir leur stratégie, voire relocaliser certaines activités. L’économie irlandaise, particulièrement intégrée aux flux transatlantiques, se retrouve donc en première ligne.

L’Allemagne, entre record d’exportations et fragilité structurelle

Berlin n’échappe pas à la pression. En 2024, les exportations allemandes vers les États-Unis ont atteint 163,4 milliards d’euros, soit 10,5 % du total de ses exportations. Avec un excédent de 71,4 milliards d’euros, l’Allemagne confirme son rôle central dans le commerce transatlantique.

Mais cette performance cache des failles. L’industrie automobile, l’un des piliers de l’économie allemande, pourrait être directement visée par des tarifs punitifs. D’autant que le président Trump n’a jamais caché sa volonté de protéger les constructeurs américains, quitte à frapper les marques européennes.

L’Allemagne, comme d’autres pays exportateurs, sait que le retour du protectionnisme pourrait bouleverser ses équilibres commerciaux. Et même si ses entreprises bénéficient d’un savoir-faire reconnu, leur compétitivité reste étroitement liée à la stabilité des règles du jeu.

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