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Il y a des dossiers qu'on croyait enterrés à jamais… et puis, un matin, ils ressurgissent. Deux ans après l'échec retentissant de leur rapprochement, TF1 et M6 font de nouveau l’objet de discussions en coulisse pour une fusion. Le patron de Bertelsmann, maison mère de M6, a ravivé la flamme dans un entretien au Financial Times, évoquant une fenêtre de tir possible « d’ici deux à trois ans », si les régulateurs européens assouplissent enfin leur position.
Ce serpent de mer médiatique pourrait donc bientôt refaire surface. Et cette fois, les planètes semblent mieux alignées : revenus communs de 3,7 milliards d’euros en 2024, une capitalisation boursière globale de 3,6 milliards d’euros, et surtout une pression toujours plus forte des géants du streaming comme Netflix ou Apple TV+ sur les acteurs français traditionnels. Le message est clair : sans alliance, pas de survie à long terme dans un paysage audiovisuel en pleine mutation.
En septembre 2022, le projet avait échoué net. L’Autorité de la concurrence exigeait alors que l’un des deux groupes vende sa chaîne principale pour éviter une situation monopolistique. Un deal impossible à accepter pour Bouygues, propriétaire de TF1, et RTL Group, filiale de Bertelsmann qui détient M6.
Mais l’Europe bouge. Lentement, certes, mais sûrement. Le patron de Bertelsmann, Thomas Rabe, sent que le vent pourrait tourner côté régulateurs. Dans son interview, il appelle à une “approche plus ouverte” et mise sur un changement de ton à Bruxelles. Côté français, Bouygues ne ferme pas non plus la porte : l’entreprise indique que le projet pourrait “encore être envisagé” si les règles changent. Un jeu d’échecs à plusieurs bandes vient peut-être de reprendre.
Si le projet voit le jour, ce ne serait pas une petite manœuvre. Il s’agirait de marier la première et la troisième chaîne française. Ensemble, elles représenteraient plus de 30 % de part d’audience et près de 75 % du marché publicitaire TV. Un mastodonte.
La répartition initiale prévue avant l’abandon du projet prévoyait que Bouygues devienne l’actionnaire majoritaire avec 30 % des parts, devant RTL Group qui en aurait détenu 16 %. Pour atteindre ce niveau de participation, Bouygues devait racheter 11 % de la nouvelle entité pour un montant de 641 millions d’euros. Par la suite, les deux groupes auraient constitué une action de concert, prenant ensemble les rênes de ce qui devait devenir le futur géant français de la télévision.
Un tel poids sur le marché fait évidemment grincer des dents. Les régulateurs craignent un étouffement de la concurrence et une réduction de la diversité des contenus. Mais pour Bertelsmann et Bouygues, le risque à ne rien faire est devenu plus grand que celui de se regrouper : la domination des plateformes américaines ne fait que croître, et les recettes publicitaires se fragmentent.
Ce qui est en jeu dépasse largement les frontières des groupes concernés. Il s'agit en réalité de l’avenir même de la télévision linéaire en France. Sans consolidation, difficile de faire le poids contre des concurrents aux moyens quasi illimités et aux algorithmes redoutablement efficaces.
Thomas Rabe est catégorique : “Ce projet pourrait créer un champion capable de rivaliser à armes égales avec Netflix et consorts”. Une vision que partage le groupe Bouygues, bien que toute relance dépendra de signaux clairs venus des autorités de régulation.
Alors, cette fusion reverra-t-elle vraiment le jour ? Le dossier est encore loin d’être clos, mais une chose est certaine : il est de nouveau ouvert.
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