L’ascension fulgurante de Rheinmetall ne semble pas s’arrêter. Le géant allemand de l’armement, dopé par l’explosion des budgets militaires européens, enregistre une nouvelle hausse spectaculaire de son chiffre d’affaires et de son carnet de commandes. De nouvelles perspectives de croissance s’ouvrent, notamment aux États-Unis, où le groupe ambitionne de s’imposer comme un acteur incontournable. Décryptage d’une montée en puissance impressionnante.
Rheinmetall : un mastodonte de la Défense en pleine expansion
Francfort s’enflamme pour Rheinmetall ! L’action du fabricant allemand de chars et de véhicules blindés grimpe de 7,5 %, atteignant un sommet historique de 1 240 euros. Derrière cette flambée boursière, des résultats solides : l’entreprise prévoit une hausse de 40 % de ses ventes dans le secteur de la Défense en 2025 et vise une marge opérationnelle de 15,5 %.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le patron du groupe, Armin Papperger, voit encore plus loin : « L’Europe entre dans une ère de réarmement qui exigera beaucoup de nous tous. Cependant, elle offre également des opportunités de croissance inédites. »
Un carnet de commandes colossal et des investissements massifs
La croissance exponentielle de Rheinmetall s’accompagne d’un carnet de commandes record de 55 milliards d’euros, en hausse de 44 % par rapport à l’an dernier. En clair, le groupe a engrangé plus de contrats en 2024 que durant les 15 dernières années réunies.
Pour faire face à cette demande explosive, l’industriel allemand accélère la construction de nouvelles usines en Europe de l’Est (Lituanie, Hongrie, Roumanie), tout en renforçant ses capacités en Allemagne. Le groupe a injecté 8 milliards d’euros dans son outil de production et ses acquisitions.
Faits marquants :
- Un chiffre d’affaires 2024 de 9,75 milliards d’euros, en hausse de 36 %.
- Un résultat opérationnel de 1,4 milliard d’euros, soit une envolée de 61 %.
- Une marge opérationnelle atteignant 19 % sur les activités de Défense.
Objectif : conquérir le marché américain
Si Rheinmetall domine déjà le marché européen, le groupe vise désormais l’international. Son ambition ? Devenir un acteur majeur aux États-Unis.
En décembre, l’entreprise a frappé un grand coup en mettant la main sur Loc Performance, un fournisseur américain de composants pour véhicules militaires, pour près d’un milliard de dollars. Un ticket d’entrée stratégique qui lui ouvre les portes du Pentagone.
Deux contrats colossaux en ligne de mire :
- 16 milliards de dollars pour la production de camions militaires.
- 45 milliards de dollars pour la fourniture de véhicules blindés.
Cette offensive sur le marché américain fait partie d’un plan ambitieux : atteindre 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2027, puis 40 milliards en 2030. Avec ces chiffres, Rheinmetall compte bien détrôner ses rivaux européens Thales et Leonardo pour devenir le numéro un de l’armement sur le continent.
Un titre qui explose en Bourse
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’action Rheinmetall a été multipliée par 10. Un boom spectaculaire qui témoigne de l’appétit des investisseurs pour le secteur de la Défense.
JP Morgan est formelle : si Rheinmetall capte entre 20 et 25 % des dépenses d’équipement de l’OTAN en Europe au cours des cinq prochaines années, le groupe pourrait dépasser toutes les prévisions en termes de ventes et de rentabilité.
Points clés pour les investisseurs :
- Un dividende de 8,10 euros par action pour 2024 (contre 5,70 euros en 2023).
- Un potentiel de croissance exceptionnel porté par la montée en puissance des budgets militaires.
Le message est clair : Rheinmetall est plus que jamais la pépite de la Défense européenne. Son ascension fulgurante ne semble pas près de s’arrêter.
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