TESLA A2000 milliards.

Connu pour son indécrottable optimisme et ses tenues colorées (le New York Post le qualifie "d'homme le mieux habillé de Wall Street") , Dan Ives est probablement l'un des analystes vedettes de la Bourse de New York, au moins sur le plan médiatique.

Régulièrement invité des plateaux télévisés, l'analyste en charge de la tech chez Wedbush s'adonne chaque mois de décembre à un exercice assez difficile: livrer 10 prévisions audacieuses (mais pas irréalistes) pour l'année suivante. Ce qu'il appelle des "christmas gifts", soit des "cadeaux de Noël". Dan Ives a annoncé celles de 2025, cette semaine. Au nombre de dix, certaines interpellent plus que d'autres.

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Encore un potentiel de 50% pour Tesla?

L'analyste voit notamment les valeurs technologiques progresser d'environ 25% l'an prochain. Ce qui signifierait encore une forte hausse alors que le Nasdaq Composite gagne 32,2% (*) depuis le début de l'année et a d'ailleurs franchi cette semaine le seuil des 20.000 points, pour la première fois de son histoire.

Ce sont surtout ses prévisions de capitalisation boursière qui impressionnent. Notamment en ce qui concerne Tesla. Dan Ives estime que le constructeur spécialisé dans les véhicules électriques peut atteindre les 2.000 milliards de valorisation d'ici à la fin de 2025.

Pour donner un ordre d'idée, Tesla pèse actuellement autour de 1.360 milliards de dollars de capitalisation boursière. Ce qui signifie que le titre devrait encore progresser de plus de 45% d'ici à décembre 2025 (contre une hausse de 72,2% sur 2024, pour l'heure). L'action Tesla a récemment bénéficié d'anticipations de mesures favorables de la part de l'administration Trump, qui doit revenir à la Maison-Blanche le 20 janvier.

Les investisseurs ont estimé que Donald Trump pourrait réduire voire supprimer des aides américaines favorisant les achats de véhicules électriques. Ce qui fragiliserait les autres constructeurs électriques mais renforcerait Tesla, qui, avec sa taille importante et une rentabilité déjà acquise, verrait son avantage compétitif renforcé. De plus, des mesures favorables à l'essor du véhicule autonome, domaine dans lequel Tesla mise beaucoup, sont également anticipées.

"Nous pensons qu'avec l'histoire de l'autonomie chez Tesla, qui vaut à elle seule 1.000 milliards de dollars, Tesla pourrait atteindre une capitalisation boursière de 2.000 milliards de dollars d'ici à la fin de 2025 dans un scénario haussier", écrit Dan Ives.

Trois groupes à plus de 4.000 milliards de dollars

C'est peut-être un petit plus consensuel, mais l'analyste estime que pas moins de trois groupes dépasseront les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière l'an prochain: Apple (3.730 milliards à l'heure actuelle), Nvidia (3.316 milliards) et Microsoft (3.320 milliards).

Apple serait la première "big tech" à franchir ce cap, grâce à la révolution sur l'intelligence artificielle que doit incarner l'iPhone 16, appareil qui intègre les fonctionnalités d'IA dévoilées récemment par le groupe à la pomme, anticipe Dan Ives. D'ailleurs, parmi ses 10 autres paris, l'analyste s'attend à ce qu'Apple batte en 2025 son record de téléphones vendus avec un total de plus de 240 millions d'unités.

Le groupe de Cupertino serait ensuite rejoint par Nvidia et Microsoft, qui dépasseraient aussi la barre des 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, " alors que la révolution de l'IA passe à la vitesse supérieure", poursuit-il.

Parmi ses autres prévisions un peu osées, l'analyste s'attend à un véritable boom des opérations de fusions-acquisitions dans la tech, l'an prochain. Ce parce que la démocrate Lina Khan, la présidente de la Federal Trade Commission (FTC), l'agence antitstrust américaine, ne sera pas reconduite. Donald Trump a annoncé qu'il souhaitait nommer Andrew Ferguson pour prendre la tête de cette agence. Dan Ives avait qualifié Lina Khan de "cauchemar pour la tech", en raison de sa propension à limiter les rapprochements et les opérations de rachat.

"Avec le départ de Lina Khan de la FTC - un cadeau de Noël en avance - nous nous attendons à ce que les fusions-acquisitions dans le secteur de la technologie augmentent de plus de 50% (...) car les acteurs stratégiques de la technologie et les investisseurs cherchent à se préparer dans des domaines tels que les logiciels, la cybersécurité, l'infrastructure de l'IA et la technologie grand public", développe Dan Ives.

Boom de la cybersécurité

L'analyste s'attend par ailleurs à ce que les dépenses d'investissement dans l'intelligence artificielle dépassent 1.000 milliards de dollars en 2025, et que le secteur de la cybersécurité affiche une croissance de 30%.

Comme toute prévision, les paris de Dan Ives sont évidemment sujets à débat, et il semble impossible que toutes ses projections se réalisent. L'an passé, l'analyste voyait déjà Apple franchir les 4.000 milliards de capitalisation boursière en 2024, ce qui, sauf grosse surprise de dernière minute, ne devrait pas arriver.

Dan Ives avait en revanche été trop prudent sur les "Sept Magnifiques" de Wall Street (Tesla, Alphabet, Meta, Amazon, Nvidia, Apple et Microsoft"). L'analyste les voyaient progresser de plus de 30% en 2024. Or en moyenne, ces sept méga-capitalisations bondissent de 65,4% cette année (et de 48% en excluant Nvidia). Comme quoi, même l'illustre analyste avait sous-estimé le rallye de la tech de 2024…