Après une semaine écourtée pour cause de « Memorial Day » aux Etats-Unis et en Angleterre lundi, celle-ci a été rythmée par la publication d'indicateurs économiques rassurants. Ainsi, les investisseurs ont salué le rebond de la confiance des ménages américains au mois de mai ressorti mardi, remontant à un plus haut depuis huit mois grâce à l'amélioration des perspectives du marché du travail. Cet indicateur a donc donné aux investisseurs une raison de mettre un terme à quatre séances de baisses consécutives à Wall Street. Autre soutien pour les actions, les statistiques mensuelles des commandes de biens durables, ressorties bien meilleures que prévues, et des inscriptions au chômage légèrement inférieures aux attentes accréditant le scénario d'une stabilisation de la situation économique. Cependant, notons que le Trésor américain qui prévoit d'émettre près de 2000 milliards de titres obligataires au cours de l'année fiscale 2009, afin de financer le plan de relance mis en place par l'administration Obama, qui a annoncé mercredi émettre 35 milliards de dollars d'obligations à cinq ans. Cette annonce a fait chuter le prix du papier en raison de l'afflux de titres sur le marché. Et face à un tel besoin de financement et un coût de l'emprunt qui pourrait augmenter pour les particuliers et les entreprises, cette annonce risque d'affecter gravement l'économie américaine à terme.
Du côté des marchés actions, les places boursières mondiales sont à nouveau en hausse cette semaine, continuant leur progression entamée depuis le mois de mars 2009. L'appétit pour le risque de la part des investisseurs permet de tirer les indices vers le haut. Ainsi le CAC40 gagne près de 2,5% sur la semaine, le FTSE s'adjuge également près de 2,5%, et le DAX 1.40%. L'Eurostoxx50, quant à lui, progresse de 1.9% alors que le S&P500 affiche une hausse sensible de 0.6%. Ainsi cette progression modérée des indices s'explique par le fait que le marché action semble commencer à être pénalisé par la hausse significative des rendements. En effet, la dégradation marquée des finances publiques des pays industrialisés devraient s'avérer durable dans le temps et risque d'entretenir des risques d'instabilité financière. Côté sectoriel, les CFDs liés aux matières premières ont profité de la remontée des cours des métaux et du pétrole, amplifiée par le repli du dollar face à l'euro. En effet, des statistiques montrant une baisse plus forte qu'attendue des réserves de brut américain et la décision de l'OPEP de laisser ses quotas inchangés, et aussi un optimisme grandissant sur la reprise de l'économie ont permis une nouvelle envolée des prix pétroliers. Le WTI se traite à plus de 66$ au plus haut depuis novembre 2008, profitant à l'ensemble du secteur.
Sur le marché des changes, l'euro se traite au-dessus de 1,41 dollar vendredi, touchant un nouveau plus haut depuis le 31 décembre à 1,4106 dollar, alors que la BCE a publié des chiffres montrant que la fin de la crise du crédit n'était toujours pas en vue. En effet, les crédits au secteur privé en zone euro ralentissent toujours, selon les chiffres d'avril publiés vendredi par la BCE, et devraient inciter celle-ci à se pencher sur l'assouplissement quantitatif par le biais de mesures non conventionnelles afin de stimuler l'économie. Du côté du yen, ce dernier continue de souffrir du regain de l'appétit pour le risque sur les marchés.
L'EUR/JPY s'échange aux alentours des 135.00, et gagne sur la semaine plus de 2%. Sur l'USD/JPY, le cross se traite en hausse à 95.73, malgré la forte baisse du dollar. Enfin, le prix de l'or reprend actuellement le chemin de la hausse et se dirige en direction des 1000$ (cf. trade de la semaine). L'once se traite à 975.15 à un plus haut depuis le 25 février, dû notamment à une nette hausse de l'inflation côté Outre-Atlantique et à la dégradation de la qualité des dettes souveraines.
Enfin, la semaine prochaine sera chargée en termes de publications économiques puisque nous suivrons lundi les dépenses de constructions et l'indice ISM du secteur manufacturier aux Etats-Unis, suivis mardi par le taux de chômage européen et les promesses de ventes de logements aux US. Enfin, nous serons attentifs au PIB européen mercredi et les décisions très attendues de politique monétaire de la BCE et de la BoE.
Saxo Banque
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