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La Banque Centrale Européenne (BCE) s’apprête à marquer un tournant crucial ce jeudi 12 septembre 2024. Après des mois de débats, l’institution de Francfort va probablement procéder à une nouvelle baisse de ses taux directeurs, avec une réduction de 0,25 point, amenant le taux de dépôt à 3,50 %. Ça serait la deuxième baisse de l’année après celle du 6 juin dernier. Une annonce très attendue dans un contexte où l’économie européenne peine à décoller. Alors que l’inflation a ralenti à 2,2 % en août, la BCE reste prudente quant à la suite des événements, évitant tout engagement clair sur d’autres assouplissements.
Christine Lagarde face à un dilemme
Depuis plusieurs mois, l’économie européenne semble naviguer à vue. Les chiffres de l’inflation, bien que modérés, restent encore préoccupants pour certains analystes, tandis que la croissance peine à suivre.
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, se trouve dans une situation délicate. D’un côté, elle doit rassurer les marchés en confirmant un assouplissement monétaire nécessaire pour relancer la croissance, mais de l’autre, elle est bien consciente des tensions internes au sein de la BCE. Les divergences entre les membres du directoire sont palpables : alors que les partisans d’une politique plus accommodante craignent que la hausse des taux n’étouffe encore davantage l’économie, les défenseurs de l’orthodoxie monétaire plaident pour une vigilance accrue face aux risques inflationnistes.
« Nous devons veiller à ce que l’inflation converge vers notre objectif sans freiner inutilement l’économie », a déclaré Piero Cipollone, membre du directoire, soulignant l’importance d’un équilibre délicat entre maîtrise de l’inflation et stimulation de la croissance. Cet équilibre pourrait bien se jouer ce jeudi, lors de la conférence de presse prévue à 14h45, où Christine Lagarde devra clarifier la stratégie à venir, sans pour autant donner d’engagement ferme.
Une reprise attendue, mais incertaine
L'économie européenne est actuellement à la croisée des chemins. Selon les projections de la BCE, la croissance devrait atteindre 0,9 % en 2024, mais des révisions à la baisse pour 2025 et 2026 ne sont pas à exclure, en raison de la baisse des prix du pétrole et d’un euro plus fort. Toutefois, certains experts estiment que la reprise sera lente et progressive, comme l’a récemment évoqué Carsten Brzeski, économiste chez ING.
Les prochaines semaines seront cruciales pour la BCE, qui pourrait être amenée à baisser ses taux encore davantage en octobre et en décembre, si les conditions économiques ne s’améliorent pas. En attendant, les investisseurs continueront de scruter chaque déclaration, espérant des signes clairs sur la politique monétaire à venir. Pour l’heure, la présidente de la BCE a été claire : elle ne déviera pas de sa trajectoire, tout en restant dépendante des données macroéconomiques à venir.
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