BCE, Baisse des taux à 3,50 %, une mesure clé face à l'inflation et le ralentissement économique

La Banque centrale européenne (BCE) a de nouveau abaissé ses taux d'intérêt, marquant une nouvelle étape dans sa gestion monétaire face à une inflation persistante. Jeudi 12 septembre 2024, la BCE a réduit son taux de dépôt de 25 points de base, le ramenant de 3,75 % à 3,50 %. Cette décision, bien que largement anticipée, soulève des interrogations sur l'avenir de la croissance et des prix dans la zone euro.

Un contexte d'inflation en baisse

Depuis l'été, les signaux de ralentissement de l'inflation ont conforté la BCE dans sa décision de poursuivre cet assouplissement. En août, l'inflation a décéléré à 2,2 %, un chiffre qui se rapproche de l'objectif de 2 % fixé par l'institution de Francfort. Cependant, bien que l'inflation globale soit en baisse, certains secteurs comme les services enregistrent toujours des niveaux élevés, atteignant 4,2 %le mois dernier.

Selon Joachim Nagel, président de la Bundesbank, « la grande vague d'inflation est terminée », un sentiment partagé par plusieurs économistes. Toutefois, les membres les plus conservateurs de la BCE, dont Isabel Schnabel, plaident pour la prudence, en rappelant que l'inflation sous-jacente — qui exclut les prix volatils de l'énergie et de l'alimentation — reste élevée à 2,8 %.

Un ajustement prudent face aux risques économiques

Malgré ce recul de l'inflation, les perspectives économiques de la zone euro sont loin d’être rassurantes. Au deuxième trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a été révisée à la baisse, s'établissant à seulement 0,2 %, contre une prévision initiale de 0,3 %. De plus, la consommation des ménages, pourtant soutenue par une augmentation du revenu disponible, n’a pas retrouvé son dynamisme. À l'inverse, le taux d'épargne des ménages a augmenté, illustrant une certaine incertitude sur l’avenir.

Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, a exprimé sa préoccupation : « Nous devons veiller à ce que l'inflation converge vers notre objectif sans freiner inutilement l’économie ». Cette inquiétude traduit la nécessité pour la BCE de trouver un équilibre entre lutte contre l'inflation et soutien à une économie qui montre des signes de fragilité.

Quels scénarios pour les prochains mois ?

Avec cette nouvelle baisse, la BCE se montre prête à agir en fonction des données économiques. Certains analystes anticipent déjà une nouvelle réduction des taux dès novembre et potentiellement en décembre, suivant un calendrier trimestriel. Si cette trajectoire se confirme, le taux de dépôt pourrait connaître une baisse cumulée d'un point d’ici la fin de l’année.

Cette tendance est également visible sur les marchés obligataires, où le taux allemand à deux ans, souvent sensible aux décisions de la BCE, a chuté de 25 points de base en moins de 10 jours.

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