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À peine entré en fonction, le nouveau Premier ministre français, François Bayrou, fait face à un défi de taille : la rétrogradation de la note financière de la France par l’agence de notation Moody’s. Ce verdict, tombé dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 décembre, dégrade la note souveraine de Aa2 à Aa3, avec une perspective désormais stable. Une décision qui résonne comme un avertissement pour un pays déjà fragilisé par l’instabilité politique et une dette en constante progression.
Cette annonce fait suite à des semaines de turbulences politiques, marquées par la chute du gouvernement précédent après une motion de censure. La nomination de François Bayrou visait à stabiliser la situation. Pourtant, Moody’s a choisi d’agir rapidement, pointant du doigt une « fragmentation politique » qui compromet la capacité de la France à mener une consolidation budgétaire efficace. Cette décision intervient hors des calendriers habituels des agences de notation, provoquant surprise et inquiétude au sommet de l’État.
Le ministre démissionnaire des Finances, Antoine Armand, a déclaré « prendre acte » de cette rétrogradation, attribuée aux récents blocages parlementaires. Bayrou, pour sa part, a promis dans son premier discours de s’attaquer à la réduction du déficit et de la dette, qu’il considère comme un enjeu à la fois financier et moral, affectant les générations futures.
La trajectoire budgétaire française inquiète particulièrement Moody’s. Alors que l’objectif du précédent gouvernement était de ramener le déficit public à 5 % du PIB d’ici 2025 et sous la barre des 3 % en 2029, l’agence prévoit un scénario bien plus sombre : un déficit stagné à 6,3 % en 2025, et une dette publique atteignant 120 % du PIB en 2027, contre 113,3 % aujourd’hui. La capacité d’endettement, historiquement un avantage de la France, semble s’éroder face à ses pairs.
Pour François Bayrou, cette dégradation alourdit une mission déjà complexe. Confronté à un parlement fragmenté et à une opinion publique méfiante, il devra rapidement convaincre marchés et agences de notation de sa capacité à redresser les finances publiques. Mais le défi est immense. Les deux autres grandes agences, Fitch et S&P Global Ratings, pourraient suivre le mouvement, augmentant encore la pression sur les taux d’intérêt auxquels la France emprunte.
La décision de Moody’s reflète une perte de confiance dans la stabilité politique et la discipline budgétaire du pays. Pour Bayrou, elle marque le début d’un mandat où chaque décision sera scrutée. Avec une dette en pleine expansion et un contexte politique instable, sa capacité à rassembler et à agir rapidement déterminera si cette dégradation restera une parenthèse ou le début d’une spirale économique difficile à enrayer.
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