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Bourse : pourquoi ces idées reçues vous coûtent une fortune

Par Sovanna Sek, le 07/11/2025

Sovanna Sek

Lorsque je regarde brièvement les débats politiques sur la fiscalité du capital et des revenus, il n'est pas étonnant de constater le manque d'éducation financière, et surtout les idéologies mal conçues à propos de la retraite par capitalisation. La responsabilité vaut également pour les professionnels, qui eux-mêmes, peinent à valoriser l'utilité économique d'investir dans des classes à risque, plus gratifiants à long terme par rapport à l'inflation.

La croyance de l'État protecteur à encourager les particuliers à allouer leur épargne vers l'immobilier et les placements sûrs tels que le livret A et l'assurance-vie en euros, a favorisé un ancrage idéologique sur les actions. De ce fait, les actionnaires sont vus comme des voyous qui veulent détricoter le patrimoine national. Pire encore, devant les écrans pour passer des ordres, les idées reçues et les mythes sur les actions se sont répandus dans l'état d'esprit du grand public au mauvais sens strict du terme. Voici donc 3 bêtises que j’entends régulièrement sur les actions.

mythes bourse

Des cours aux plus hauts historiques, synonymes d'une fin du marché haussier

Quand vous êtes un investisseur débutant, les actions qui enchaînent une série de plus hauts historiques, suscitent à première vue un scepticisme, par crainte de payer trop cher et entrer trop tard sur le marché. Les questions à vous poser dans ce contexte sont de savoir si les plus hauts historiques sont justifiés à juste titre et pourquoi les investisseurs sont prêts à acheter à ces cours.

Dans l'éventualité de réponses positives, une hausse du cours de l'action, accompagnée par une croissance des bénéfices, du dividende et du free cash flow, ont tendance à rassurer le marché. Les actionnaires perçoivent comme des preuves de création de valeur à moyen-long terme, ce qui tend à augmenter leur exposition.

D'autre part, l'amélioration des résultats financiers soutient des multiples de valorisation certes élevés, mais dans des proportions raisonnables. Une action au plus haut historique, valorisée à un P/E de 30, ne présage qu'elle est trop chère. En ajustant précisément le P/E par une croissance de bénéfices à 20 %, une PEG de 1,5 ne signale pas un excès de la valorisation intrinsèque de l'entreprise, tant qu'on ne dépasse pas la limite fixée à 3. Si les perspectives de croissance restent robustes, vous n'avez pas de raison de vous inquiéter.

On ne peut pas aller plus bas

Ramassez une action sur des plus bas historiques, se révèle être une bêtise fatale tant que pour votre capital que votre santé mentale. Qui vous dit que ça ne peut pas descendre encore plus bas. Les personnes qui le prétendent, sous-estiment que le marché est sans foi ni loi. Si vous pensez à l'existence d'une moralité, ce serait mal connaître la psychologie du marché. Une dynamique profondément baissière sur une action, devient difficile à renverser : soit il faut laisser le temps d'intégrer les risques dans les cours ou ça s'éternise pour une durée indéterminée.

Les actions déchues ne manquent pas sur la place parisienne, de sorte qu'elles réveillent de mauvais souvenirs aux investisseurs, avec le point commun d'être des actions chouchoutés par les investisseurs pendant plusieurs années jusqu'à ce que le château de cartes commence à s'effondrer. Parmi eux, vous avez Téléperformance (TEP) déclassée de l'indice CAC 40, Equasens (EQS), Ingenico, Atos, Worldline, sans oublier Alcatel-Lucent croquée par Nokia (NOK), Solocal (ex-Pages Jaunes), et plus récemment Dassault Systèmes (DSY) qui continuent de glisser vers le fond du précipice. En tout cas, il n'y a pas une règle ou théorie absolue jusqu'où une action peut baisser.

Je préfère acheter une action sur des cours actuellement faibles

Rassurez-vous ! Tout le monde est passé par là. Acheter une action sur la base d'un cours nominalement faible par rapport à celle qui a un cours plus élevé, reflète un manque de connaissances en matière d'investissement. Sous prétexte de manquer de capital, ce raisonnement arithmétique est purement dangereux.

Non seulement, vous ne portez pas une attention sur la qualité des fondamentaux d'une entreprise au premier abord. Mais toute comparaison égale par ailleurs, une action à 5€ n'est pas aussi bon marché que celle cotée à 30€. Des paramètres, comme la capitalisation boursière et le nombre de titres en circulation, doivent être pris en considération dans l'analyse d'une action.

La qualité intrinsèque d'une entreprise mérite de se payer cher, aussi longtemps que les fondamentaux valent son pesant d'or. De plus, des multiples de valorisation élevés peuvent exprimer une prime de risque faible. À l'inverse, se précipiter sur des actions affichant des prix bas, constitue souvent une mauvaise idée, avec le risque de détenir des canards boiteux en portefeuille.


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