Wall Street s'écroule après les nouvelles taxes de Trump, Apple et Nike plongent

Ce jeudi, c’est un véritable coup de tonnerre qui s’est abattu sur les marchés financiers américains. Les trois principaux indices de la Bourse de New York ont plongé comme rarement depuis la pandémie. Le Nasdaq perd 4,53 %, le Dow Jones lâche 2,7 % et le S&P 500 s'effondre de 3,35 %. En cause : une annonce choc de Donald Trump, qui a décidé de rétablir des droits de douane généralisés sur toutes les importations aux États-Unis.

Révélée mercredi soir, cette nouvelle mesure tarifaire vise à imposer une taxe « réciproque » d’au moins 10 % sur tous les biens entrant sur le territoire américain. Officiellement, l’objectif est triple : réduire le déficit commercial, financer une baisse d’impôts et alléger la réglementation. Mais cette stratégie frontalement protectionniste fait planer la menace d’une nouvelle guerre commerciale mondiale, et les marchés ont aussitôt paniqué. 

Pourquoi les investisseurs redoutent un retour du protectionnisme

Le timing de cette annonce n’a rien d’anodin. À quelques mois de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump veut muscler son image économique. Mais l’onde de choc est immédiate. Dès les premières minutes de cotation, les actions chutent en cascade et le dollar s'affaiblit nettement face à l’euro et au yen.

« L’incertitude quant à la manière dont la poussière retombera en fin de compte risque de persister pendant un certain temps encore, ce qui frustrera les investisseurs en mal de clarté », prévient Oliver Blackbourn, gérant de portefeuille multi-actifs chez Janus Henderson. Même au sein de l’administration, certains responsables reconnaissent que ces taxes risquent d’aggraver la situation à court terme.

Car la situation économique américaine n’est pas aussi solide qu’elle en a l’air. Le taux directeur est déjà élevé et les signes de ralentissement se multiplient. Le spectre d’une récession ressurgit, renforcé par les tensions commerciales que pourrait relancer cette politique tarifaire.

Nike, Apple et les autres : les grandes victimes de la journée

Certaines entreprises ont encaissé des pertes particulièrement violentes. C’est le cas de Nike, qui chute de 11 % en séance. En ligne de mire : la dépendance de la marque aux usines basées au Vietnam, en Indonésie et en Chine, trois pays particulièrement visés par ces nouveaux droits de douane.

Même sort pour Apple, dont le repli de 9 % marque sa pire performance journalière depuis septembre 2020. Le géant de Cupertino, dont l’essentiel des chaînes d’assemblage se trouvent en Asie, pourrait subir une hausse brutale des coûts de production et une baisse de la demande intérieure si les prix grimpent.

Plus largement, tout le secteur technologique est emporté dans la tempête. Ces géants sont perçus comme vulnérables à l’instabilité politique, aux conflits commerciaux et à l’incertitude fiscale que peut engendrer une telle bascule de doctrine. 

Un climat d’anxiété durable sur les marchés mondiaux

Ce jeudi pourrait bien marquer un tournant pour les marchés américains. La violence du décrochage, l’ampleur des pertes sur les grandes capitalisations et la nervosité ambiante rappellent l’époque des débuts de la guerre commerciale sino-américaine. L’annonce de Trump ne laisse que peu de place à l’interprétation : les États-Unis se dirigent vers un durcissement de leur politique économique, au risque de déclencher une série de représailles internationales.

Et les investisseurs n’aiment ni l’incertitude, ni la volatilité. La question que tout le monde se pose désormais : jusqu’où cela ira-t-il ? Car si la situation devait empirer, la spirale pourrait ne pas s’arrêter à Wall Street. Les prochaines semaines seront décisives pour évaluer la portée réelle de ce séisme.

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