(ABC Bourse) - Il est monté sur l’estrade comme un chef de guerre, un tableau de chiffres dans une main et un stylo dans l’autre. Ce 2 avril 2025, Donald Trump n’a pas seulement prononcé un discours à la Maison-Blanche. Il a lancé ce qu’il appelle lui-même une « révolution économique ». Face aux caméras, il a annoncé des droits de douane massifs : 20 % pour l’Union européenne, 34 % pour la Chine, 10 % pour le Royaume-Uni. Et ce n’est qu’un début.
Depuis des semaines, des fuites circulaient sur ce projet. Ce mercredi à 16 heures à Washington (22 h à Paris), l’ex-président américain a officialisé ce qu’il a baptisé le « jour de la libération » ou encore « la déclaration d’indépendance économique ». L’objectif ? Répliquer aux taxes que les partenaires commerciaux infligent aux États-Unis depuis des décennies, selon lui. Sa promesse est simple : « rétablir la justice » dans les échanges internationaux.
Trump impose une taxe de 20 % à l’Europe, 34 % à la Chine, 25 % sur toutes les voitures
Devant un tableau rempli de colonnes chiffrées, Trump a détaillé pays par pays les mesures de rétorsion. Il accuse l’Union européenne de surtaxer injustement les produits américains, notamment l’automobile. Il s’en est pris directement à l’Allemagne, à la France et à Bruxelles, qu’il accuse de piller les États-Unis.
Dans son allocution, le président a martelé que :
- Tous les produits étrangers seront désormais taxés d’au moins 10 % ;
- Les produits européens écoperont de 20 % de taxes supplémentaires ;
- Ceux en provenance de Chine seront frappés de 34 % ;
- Les voitures fabriquées à l’étranger seront surtaxées à hauteur de 25 % ;
- Le Royaume-Uni sera également touché à hauteur de 10 %, malgré les discussions en cours.
« Nos amis sont pires que nos ennemis », a-t-il lancé, sans détour, en pointant du doigt l’Europe, le Japon ou encore la Corée du Sud. Il a même évoqué Ford, qu’il qualifie de sacrifiée : « Ford ne vend quasiment rien à l’international, pendant que 80 % des voitures coréennes sont vendues en Corée. »
Un pari risqué alors que les importations américaines explosent
Avec plus de 3 300 milliards de dollars d’importations en 2024, soit davantage que le PIB de la France, les États-Unis dépendent plus que jamais des échanges internationaux. Pourtant, Donald Trump est convaincu que ces mesures provoqueront un réveil de l’industrie nationale.
« Les entreprises vont se précipiter dans notre pays avec des moyens, avec de l’argent », a-t-il assuré. Selon sa porte-parole, ces taxes doivent entrer en vigueur « immédiatement ». La Maison-Blanche espère un effet domino : forcer les partenaires à renégocier leurs accords commerciaux ou à supprimer leurs propres taxes.
Mais derrière les effets d’annonce, les conséquences restent floues : inflation sur les biens importés, guerre commerciale renforcée, ou au contraire relocalisation massive des entreprises ? Une chose est certaine, le choc commercial du printemps 2025 vient d’avoir lieu et l’Europe comme la Chine sont les premières à encaisser.
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