En mars 2025, le marché automobile chinois a poursuivi sa croissance. Avec une hausse de 14,4 % des ventes sur un an, le pays affiche des chiffres qui tranchent avec la morosité économique ambiante. En toile de fond : des subventions gouvernementales ciblées et une course effrénée aux technologies embarquées, qui ont propulsé les véhicules électriques et hybrides au sommet des ventes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1,97 million de véhicules particuliers ont été écoulés le mois dernier, selon l'Association chinoise des voitures particulières (CPCA). Et sur le premier trimestre, ce sont 5,18 millions d’unités qui ont trouvé preneur. Pour la première fois depuis novembre, les voitures à énergies nouvelles (VE et hybrides rechargeables) ont dépassé les thermiques, atteignant 50,4 % du total des ventes. Une bascule historique sur le plus grand marché automobile du monde.
Un coup d’accélérateur dopé par les aides à l’achat
Ce rebond spectaculaire ne doit rien au hasard. Depuis janvier, Pékin mise sur une forme revisitée de prime à la casse, inspirée du modèle américain. Résultat : 2 millions de véhicules ont bénéficié d’aides renforcées pour favoriser le renouvellement vers l’électrique. De quoi convaincre des ménages encore frileux face à l’instabilité de l’emploi et à la baisse du pouvoir d’achat.
Dans ce contexte, BYD tire largement son épingle du jeu. Le géant chinois, dont 90 % des ventes sont réalisées sur le marché domestique, a dépassé Tesla en volume de livraisons mondiales pour le deuxième trimestre consécutif. Une domination consolidée par une stratégie agressive : en février, l’entreprise a lancé une guerre des prix sur les VE intelligents, forçant des rivaux comme Leapmotor, Geely ou Toyota à proposer des fonctionnalités de conduite autonome en standard.
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Mais cette ruée vers l’intelligence embarquée n’est pas sans controverse. Fin mars, un accident mortel impliquant une berline SU7 de Xiaomi a ravivé les inquiétudes. Le fondateur Lei Jun a dû monter au créneau pour rassurer : « Nous allons répondre aux préoccupations des familles et de la société », a-t-il déclaré. Xiaomi, qui vient de relever son objectif 2025 à 350 000 livraisons, joue gros sur la confiance du public.
Une dynamique contrariée par les exportations en baisse
Si le marché intérieur semble bien orienté, l’international freine des quatre fers. En mars, les exportations de voitures chinoises ont reculé de 8 %, après une progression de 11 % en février. Un signal à surveiller de près, alors que la Chine cherche à renforcer sa présence mondiale tout en consolidant sa domination locale.
Les chiffres du mois de mars illustrent une double réalité : un marché national revitalisé par les incitations gouvernementales, et un secteur encore tiraillé entre croissance interne et turbulences externes. La bataille des géants de l’électrique ne fait que commencer.
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