Il aura suffi d’un week-end de discussions à Genève pour faire bouger les marchés mondiaux. Lundi, les prix du pétrole ont grimpé de plus de 3 %, stimulés par l’annonce d’une suspension partielle des droits de douane entre les États-Unis et la Chine. L’accord, temporaire mais symboliquement fort, prévoit une baisse réciproque des taxes douanières pendant 90 jours.
Les termes sont clairs : les produits chinois importés en Amérique seront taxés à 30 %, tandis que les produits américains importés en Chine redescendent à 10 %. Une détente qualifiée de « significative » par Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, qui estime que ce geste relance immédiatement les perspectives de demande mondiale en pétrole.
Une trêve qui soulage les marchés mais reste fragile
La Chine et les États-Unis sont les deux plus gros consommateurs de pétrole au monde. Une amélioration de leurs relations commerciales a donc un effet immédiat sur les anticipations de croissance et, par ricochet, sur la consommation énergétique. À 14h (heure de Paris), le Brent de la mer du Nord (échéance juillet) prenait 3,45 % à 65,90 dollars, tandis que le WTI américain (échéance juin) grimpait de 3,23 % à 62,99 dollars.
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Pourtant, cette euphorie reste mesurée. Les analystes rappellent que cette suspension douanière n’est pas un accord définitif. « Il reste encore du travail à faire pour parvenir à une solution durable », explique Daniela Sabin Hathorn de Capital.com. Les droits de douane ont certes été abaissés de 115 points de pourcentage, mais la durée de la trêve est limitée à trois mois, ce qui entretient une certaine prudence sur les marchés.
Trump attendu en Arabie saoudite : les marchés retiennent leur souffle
Au-delà des effets immédiats de cette trêve, l'attention se tourne vers l’Arabie saoudite, où Donald Trump est attendu mardi. Sa visite pourrait faire l’objet de nouvelles déclarations sur la production de l’Opep+, qui augmente actuellement à un rythme supérieur aux attentes. Les observateurs s’interrogent sur d’éventuelles sanctions supplémentaires envers l’Iran ou annonces diplomatiques pouvant influencer les cours.
L’offre mondiale, toujours abondante, pèse aussi sur les prix. L’Opep+ et ses alliés continuent de produire à des niveaux élevés, et tout nouveau déséquilibre entre offre et demande pourrait freiner l’élan haussier.
Si cette trêve commerciale est saluée comme une bouffée d’air, la volatilité reste donc forte. Et les trois mois à venir s’annoncent décisifs pour les marchés de l’énergie, suspendus à la suite des négociations sino-américaines… et aux intentions géopolitiques de Washington au Moyen-Orient.
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