Crédit Immobilier : Vers une remontée des taux en 2026

Après une série de baisses bienvenues, les taux des crédits immobiliers se stabilisent autour de 3 %. Mais les professionnels du secteur s'inquiètent d’une remontée dès 2026.

L’embellie aura-t-elle été de courte durée ? Après avoir reculé de plus d’un point en un an, les taux des crédits immobiliers semblent désormais figés. Jeudi 24 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a mis un terme à huit baisses consécutives en maintenant ses taux directeurs. Conséquence immédiate : les taux immobiliers stagnent autour de 3,08 % au deuxième trimestre 2025, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

Cette accalmie a permis le retour progressif des primo-accédants et investisseurs sur le marché. « Nous voyons réapparaître des profils qui avaient disparu fin 2023. Mais le rebond reste fragile », prévient Caroline Arnould, directrice générale de CAFPI. Car si les banques réouvrent progressivement le robinet du crédit, la prudence reste de mise.

Le marché se stabilise… mais reste loin de son niveau d’avant-crise

En juin 2025, près d’un emprunteur sur deux a pu obtenir un taux inférieur à 3 %, selon le courtier CAFPI. De quoi redonner un peu d’oxygène à un marché frappé de plein fouet par la crise depuis 2020. Pourtant, l’activité reste en net recul par rapport à la période 2016–2019 : le nombre de prêts accordés est encore inférieur de 29 %, et la production de crédits chute de 39 %.

L’Observatoire Crédit Logement/CSA note dans sa dernière note mi-juillet : « La reprise actuelle n’a pas gommé les conséquences de la crise. » Pour relancer la machine, les banques pourraient faire un effort « promotionnel » sur les taux d’ici la fin 2025, mais cela resterait « sélectif » et limité à certains profils.

Pourquoi les taux risquent de remonter dès 2026

Si les taux se stabilisent aujourd’hui, les signaux pour 2026 inquiètent déjà les spécialistes. Le principal indicateur ? L’OAT 10 ans, soit le taux auquel l’État français emprunte sur le long terme. Celui-ci évolue actuellement autour de 3,3 %, un niveau très proche du taux moyen des crédits immobiliers accordés aux particuliers.

En clair : les banques ne gagnent presque rien sur ces prêts, ce qui pourrait rapidement les inciter à relever leurs barèmes pour regagner de la marge. « La remontée des taux des crédits immobiliers est attendue pour 2026 », avertit l’Observatoire.

Dans un climat géopolitique incertain, sans espoir de baisse significative des OAT, le retour de la hausse semble inévitable. Pour les acheteurs hésitants, 2025 pourrait bien représenter la dernière fenêtre réellement favorable pour concrétiser leur projet immobilier.

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