La BCE maintient ses taux à 2 % dans un contexte d'incertitudes commerciales

Pas de surprise. Ce jeudi 24 juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a laissé inchangé son taux de dépôt à 2 %, marquant une pause dans le cycle de baisse engagé depuis plus d’un an. En cause : une incertitude persistante sur les droits de douane américains et leurs effets possibles sur la croissance européenne.

Depuis juin 2024, Francfort avait enchaîné huit baisses consécutives, ramenant les taux de 4 % à leur niveau actuel, dans un effort pour relancer l’économie après la flambée post-Covid. Mais cette fois, l’institution présidée par Christine Lagarde temporise, alors que l'inflation est revenue à l'objectif des 2 % fixé par la BCE.

Un statu quo stratégique dans un contexte instable

« Les informations disponibles sont globalement conformes à l’évaluation précédente du Conseil des gouverneurs concernant les perspectives d’inflation », a expliqué la BCE dans un communiqué. L’institution observe que « les pressions sur les prix intérieurs ont continué de s’atténuer, les salaires augmentant plus lentement ».

Mais le paysage économique est loin d’être dégagé. La guerre commerciale relancée par Donald Trump menace directement les exportations européennes. Le président américain a prévenu qu’il imposerait des droits de douane de 30 % sur les produits européens dès le 1er août, si aucun accord n’est trouvé avec Bruxelles.

« La politique commerciale américaine reste incertaine », reconnaît la BCE, ajoutant qu’elle ne souhaite pas s’engager à l’avance sur sa trajectoire de taux.

Le marché espère une nouvelle baisse, mais rien n’est garanti

Les investisseurs espéraient une nouvelle détente monétaire d’ici la fin de l’année. Mais l’absence de cap clair agite les marchés. La BCE prévient qu’elle agira en fonction des données, conservant une approche dite “au cas par cas”, comme à son habitude.

Selon deux sources diplomatiques citées par Reuters, un accord transatlantique est toujours envisageable. Il pourrait instaurer une surtaxe de 15 % sur les produits européens importés aux États-Unis, un scénario intermédiaire moins brutal que les 30 % promis par Trump, mais plus pénalisant que ce que la BCE avait anticipé dans ses projections économiques.

Le taux de dépôt reste donc figé, après avoir atteint 4 % en septembre 2023, un record depuis la création de l’euro. La dernière baisse, décidée le 5 juin dernier, pourrait bien être la dernière avant plusieurs mois.

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