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Il en aura fallu des secousses pour faire vaciller Bernard Arnault, et pourtant. Après huit années consécutives sur le trône du https://www.challenges.fr/classements/fortune/2025/#classment" target="_blank">classement Challenges des 500 fortunes professionnelles de France, le patron de LVMH cède enfin sa couronne. Pour la première fois, la première place revient à la famille Hermès, portée par les performances éclatantes de son emblématique maison de luxe.
Le changement est historique. Depuis 30 ans, Bernard Arnault a dominé le palmarès à 18 reprises. Mais 2024 aura été l’année de tous les reculs pour l’empire LVMH : bénéfice net en baisse de 17 %, chiffre d’affaires de 84,7 milliards d’euros, et surtout une chute de 40 % de sa valorisation boursière. Résultat, la fortune familiale passe de 190 à 117 milliards d’euros en un an. Une descente vertigineuse qui ouvre la voie à un nouvel acteur… déjà bien connu.
Épargnée par la tourmente qui a frappé le secteur du luxe, la maison Hermès a poursuivi sa progression avec une solidité remarquable. Tandis que Chanel et Kering enregistraient des chutes de bénéfices (-28 % pour Chanel, -62 % pour Kering), Hermès affichait en 2024 une hausse de 6,8 % de son résultat net, atteignant 4,6 milliards d’euros.
Cette performance s’est traduite en Bourse : en avril 2025, Hermès est brièvement devenu la première capitalisation du CAC 40, avec une valorisation record de 249 milliards d’euros. Avec 66,7 % du capital détenu par la famille, cette dernière voit sa fortune bondir de 155 à 163 milliards d’euros. Depuis l’arrivée d’Axel Dumas à sa tête il y a douze ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre, la valorisation par neuf. Une ascension fulgurante qui s’inscrit dans la durée.
À la troisième place, aucun changement : les frères Wertheimer, propriétaires de Chanel, conservent leur rang malgré un recul de leur fortune à 95 milliards d’euros, contre 115 l’an passé. La faute à la baisse des résultats de la maison de couture, dont le chiffre d’affaires a plafonné à 16,2 milliards d’euros.
Juste au pied du podium, Françoise Bettencourt Meyers, héritière de L’Oréal, conserve la quatrième position avec une fortune estimée à 73,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an.
Dans le reste du Top 10, plusieurs mouvements méritent l’attention :
Si la fortune de Bernard Arnault a chuté de 38 % en un an, c’est le reflet d’une année noire pour LVMH. Le groupe, qui réalise plus de 90 % de ses ventes à l’international, a été lourdement pénalisé par le ralentissement de la demande mondiale et la menace de hausses tarifaires douanières. La valorisation du géant du luxe a fondu, précipitant la chute de la première fortune française.
Cette rétrogradation ne remet toutefois pas en question son influence, ni la puissance de LVMH, toujours numéro 1 mondial du luxe. Mais elle marque une inflexion symbolique dans un secteur en mutation, où l’agilité et la sobriété d’Hermès semblent désormais faire la différence face aux mastodontes surexposés aux marchés mondiaux.
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