DoorDash propose 3,6 milliards de dollars pour racheter Deliveroo

Chouette, une boite américaine à boycotter…

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Les raisons étaient multiples de boycotter ce service peu soucieux de sa main d'oeuvre : mais là, il vient décrocher la timbale !

Deliveroo bientôt dans l’escarcelle de DoorDash ? Le scénario n’est plus de la fiction. L’américain DoorDash a officiellement proposé de racheter 100 % du capital de Deliveroo à 180 pence par action, soit une prime de 22 % par rapport au dernier cours coté du groupe britannique. Cette offre valorise Deliveroo à 2,7 milliards de livres sterling, l’équivalent de 3,6 milliards de dollars. Le conseil d’administration a accueilli favorablement cette approche et s’est dit prêt à la recommander aux actionnaires si les termes définitifs sont jugés satisfaisants.

Les négociations sont désormais ouvertes. DoorDash a jusqu’au 23 mai 2025 pour clarifier sa position : faire une offre ferme ou se retirer. Cette proposition marque la première véritable avancée depuis les discussions informelles de l’été dernier. Selon une source proche du dossier, JPMorgan conseille DoorDash dans cette opération qui pourrait redessiner la carte européenne du secteur.

Un rachat qui valorise Deliveroo bien au-dessus de sa cotation actuelle

À la clôture du vendredi 25 avril, l’action Deliveroo valait 146,6 pence, bien en deçà des 180 pence proposés par DoorDash. Cette prime attire forcément l’attention, dans un contexte où le groupe britannique a vécu une descente difficile depuis son entrée en Bourse en 2021. En quatre ans, le titre a perdu près de 50 % de sa valeur, miné par la baisse de la demande post-Covid et un intérêt déclinant des investisseurs pour les plateformes encore déficitaires.

Le retrait de Deliveroo du marché hongkongais en mars, avec la revente de ses actifs locaux à foodpanda (filiale de Delivery Hero), a été un signal fort de repli. Cette zone représentait tout de même 5 % des transactions globales. C’est donc un groupe affaibli, mais encore stratégique, que DoorDash vise.

« Deliveroo est un actif stratégique du secteur et constitue une cible naturelle dans le cadre de la consolidation », estime Giles Thorne, analyste chez Jefferies. « Nous pensons que l'offre préliminaire de 180 pence évoluera au cours des 28 prochains jours pour devenir une offre recommandée. » 

Pourquoi DoorDash veut absolument Deliveroo

Pour DoorDash, ce rapprochement coche plusieurs cases. Le groupe n’est aujourd’hui pas présent sur dix des marchés couverts par Deliveroo, ce qui réduit drastiquement les risques liés à l’antitrust. Un point crucial, alors que la consolidation dans le secteur est surveillée de près par les autorités européennes. En s’offrant Deliveroo, le géant américain gagnerait une base solide en Europe, après son acquisition remarquée de Wolt Enterprises en 2021, pour 8 milliards de dollars.

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Autre détail non négligeable : les grands actionnaires de Deliveroo ne semblent pas bloquants. Amazon détient 13,7 % du capital, via sa filiale de capital-investissement, tandis que Delivery Hero possède environ 5 %. Aucun de ces deux acteurs ne donne, à ce stade, l’impression de vouloir s’opposer frontalement à la transaction.

Si aucun autre prétendant ne se manifeste, DoorDash pourrait donc boucler un nouveau coup de maître sur le Vieux Continent. L’analyste de Jefferies juge d’ailleurs peu probable l’apparition d’un contre-enchérisseur dans les jours à venir.

Ce que ce rachat changerait pour le marché de la livraison

Ce rachat, s’il se concrétise, pourrait relancer la dynamique d’un marché qui semble avoir perdu de sa superbe depuis la fin des confinements. Les plateformes cherchent désormais à rationaliser leurs activités, se désengager des marchés déficitaires et se rapprocher d’un modèle économique plus stable.

DoorDash, avec cette acquisition, ne jouerait pas seulement l’expansion territoriale. Il s’agit aussi de récupérer des parts de marché, de gagner en puissance de négociation avec les restaurants, et d’améliorer sa rentabilité globale en s’appuyant sur les structures déjà établies par Deliveroo.

Le compte à rebours est lancé. En attendant le 23 mai, les regards sont tournés vers San Francisco et Londres, pour savoir si la livraison européenne s’apprête à changer de main. L'action Deliveroo progresse de 17% ce lundi à la Bourse de Londres.