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L’Europe sort les rames. À deux jours de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les produits européens, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a lancé une contre-offensive diplomatique depuis Bruxelles. Ce lundi 7 avril 2025, elle a proposé aux États-Unis une exemption réciproque totale des droits de douane sur les produits industriels, espérant ainsi éviter un engrenage tarifaire aux conséquences économiques explosives. En ligne de mire : la menace d’une taxe de 20 % décrétée par Donald Trump, annoncée comme inévitable dès le mercredi 9 avril.
À l’origine de cette escalade, une décision unilatérale de Washington relançant la guerre commerciale entre les deux blocs. Et dans cette atmosphère tendue, un acteur inattendu s’est invité dans la partie : Elon Musk. Samedi, le patron de Tesla, devenu conseiller influent de l’administration Trump, a appelé à la création d’une « zone de libre-échange transatlantique ». Une idée qui, contre toute attente, a trouvé un écho favorable côté européen.
Ce n’est pas une simple déclaration de principe. Bruxelles joue ici une carte stratégique. En offrant la suppression réciproque des droits de douane sur les biens industriels, l’Union européenne tente de déplacer le débat sur un terrain plus favorable. « L’Europe est toujours prête à conclure un bon accord », a martelé Ursula von der Leyen en conférence de presse. Mais elle a aussitôt brandi la menace d'une riposte : « Nous sommes également prêts à répondre par des contre-mesures et à défendre nos intérêts. »
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L’objectif de la Commission est clair : désamorcer la hausse des taxes américaines tout en apparaissant comme la partie raisonnable dans cette confrontation. La mesure proposée concerne uniquement les biens industriels, écartant pour l’instant les secteurs agricoles ou technologiques, souvent plus sensibles politiquement.
C’est l’un des tournants étonnants de cette séquence : la proposition de droits de douane nuls fait directement écho aux déclarations d’Elon Musk, qui milite pour une ouverture commerciale accrue entre les deux rives de l’Atlantique. Le milliardaire américain, confronté à la chute des ventes de ses véhicules électriques, aurait tout à gagner d’un tel accord. Le ministre français du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a d’ailleurs salué cette idée lundi au Luxembourg : « C’est une excellente idée ».
Mais tous ne sont pas aussi enthousiastes. Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a vivement critiqué les contradictions internes à la Maison Blanche, allant jusqu’à qualifier la situation de « ridicule ». Il a exhorté Musk à faire entendre raison au président Trump : « Il faut arrêter les absurdités et le gâchis de cette guerre commerciale ».
Les conséquences de l’offensive américaine sont déjà palpables. Les places boursières européennes et asiatiques ont plongé, Wall Street suit la même trajectoire. Ce lundi matin, les investisseurs ont réagi dans la panique à l’annonce des surtaxes, redoutant une désorganisation des chaînes de production et une flambée des coûts pour les entreprises. Cette tension se traduit aussi à la pompe : les prix des carburants devraient baisser en France dès cette semaine, conséquence directe de la chute du pétrole liée aux incertitudes mondiales.
Face à ce séisme, l’Europe se veut offensive mais réaliste. Elle laisse la porte ouverte à un compromis, tout en se préparant à des représailles coordonnées si l’administration Trump persiste. Le temps presse : dans moins de 48 heures, l’Union saura si sa proposition aura suffi à inverser la vapeur ou si le conflit tarifaire s’installera durablement.
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