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Secteur ferroviaire : Une opportunité prometteuse à l'ère de la transition énergétique

Par La rédaction, le 17/04/2025

bourse

Le secteur ferroviaire, souvent perçu comme traditionnel, connaît une renaissance sous l’impulsion des enjeux climatiques et de la nécessité de décarboner les transports. Alors que les gouvernements et les entreprises accélèrent leurs investissements dans les infrastructures durables, les acteurs cotés du rail bénéficient d’une dynamique favorable. Entre modernisation des réseaux, hausse de la demande en mobilité propre et innovations technologiques, ce secteur offre des opportunités boursières concrètes, mais non sans risques.

Les entreprises ferroviaires, qu’elles soient spécialisées dans l’exploitation, la construction ou la fourniture d’équipements, voient leur valorisation évoluer dans un contexte de transition énergétique globale. Des géants comme Alstom en France, Siemens en Allemagne ou encore Union Pacific aux États-Unis, illustrent cette tendance. Cependant, la concurrence féroce, notamment avec la montée en puissance de la Chine, et les risques structurels du secteur invitent à une analyse plus nuancée.

Un secteur porté par la transition énergétique

Le ferroviaire s’impose comme l’un des piliers de la mobilité durable. Avec seulement 0,5 % des émissions mondiales de CO₂ liées aux transports, contre près de 75 % pour le routier, le train incarne une solution clé pour atteindre les objectifs climatiques. L’Union européenne, par exemple, vise à doubler le trafic ferroviaire à haute vitesse d’ici 2030, tandis que des pays comme la Chine ou l’Inde investissent massivement dans leurs réseaux.

Cette dynamique profite aux entreprises cotées. Alstom, leader français des trains à hydrogène, a vu son carnet de commandes gonfler grâce aux projets européens. De son côté, l’allemand Knorr-Bremse, spécialiste des systèmes de freinage, bénéficie de la modernisation des flottes. En Amérique du Nord, les sociétés de fret comme CSX Corporation, Norfolk Southern, Union Pacific aux Etats-Unis, et Canadian Pacific Kansas City, Canadian National Railway au Canada, pourraient tirer profit du report progressif du transport de marchandises vers le rail dans le cadre de la réindustrialisation locale.

Les fusions-acquisitions : Une stratégie de croissance incontournable

La transition énergétique pousse les acteurs du secteur à innover. Les trains à hydrogène, les batteries électriques et les systèmes de signalisation intelligente (comme l'ERTMS) ouvrent de nouveaux marchés. Alstom, avec son Coradia iLint, ou Siemens Mobility, via ses partenariats pour des trains zéro émission, sont en première ligne. Par ailleurs, l’essor des commandes publiques dans les pays émergents, comme en Afrique ou en Asie du Sud-Est, offre des opportunités supplémentaires.

Les infrastructures ne sont pas en reste. Vinci, via sa filiale Eurovia, ou Eiffage, participent à la construction et à la rénovation des voies, profitant des plans de relance post-Covid. Ces entreprises, bien que moins exposées directement au ferroviaire, voient leur activité soutenue par les investissements dans les transports durables.

La Chine, un concurrent redoutable

La Chine a transformé son secteur ferroviaire en un outil géopolitique et économique. CRRC, issu de la fusion de plusieurs entreprises d’État, est désormais le premier constructeur mondial de matériel roulant. Grâce à des coûts de production compétitifs et un soutien étatique massif, la société remporte des contrats en Afrique, en Amérique latine et même en Europe, défiant Alstom et Siemens.

Cette domination pose des questions sur la concurrence déloyale, les subventions publiques chinoises étant régulièrement pointées du doigt par l’Occident. Les entreprises européennes et américaines doivent innover pour résister, mais aussi composer avec des barrières politiques croissantes, comme les restrictions aux investissements étrangers dans les infrastructures critiques.

Les risques à ne pas négliger

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Malgré ces perspectives encourageantes, le secteur n’est pas à l’abri des turbulences. La dépendance aux financements publics constitue un risque majeur. En Europe, les investissements ferroviaires sont dépendants des commandes publiques via des PPP (Partenariats public-privé). Un ralentissement budgétaire, comme celui observé dans certains pays après la crise des dettes souveraines, pourrait freiner les projets.

Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, notamment pour les semi-conducteurs ou l’acier, pèsent également sur les marges. L’inflation des coûts a déjà contraint des groupes comme Bombardier Transport (avant son rachat par Alstom) à revoir leurs prévisions. Enfin, la concurrence asiatique, avec des géants comme CRRC en Chine, menace les parts de marché des occidentaux sur les appels d’offres internationaux.

Conclusion : Des opportunités intéressantes, mais la sélectivité reste de mise

Le secteur ferroviaire offre des opportunités boursières solides, tirées par des impératifs écologiques et des innovations technologiques. Des valeurs comme Alstom, Siemens, CSX Corporation ou CRRC captent l’attention des investisseurs à la recherche d’un positionnement durable. Cependant, les risques liés aux délais, aux financements publics et à la concurrence des autres modes de transport nécessitent une analyse rigoureuse.

Dans un monde où la mobilité propre devient une priorité, le rail a de beaux jours devant lui, mais son parcours boursier ne sera pas sans virages. Les investisseurs devront allier patience et vigilance pour tirer profit de cette tendance de long terme.


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