L’annonce a fait l’effet d’un coup de tonnerre sur les marchés financiers. Mercredi matin, le titre WPP a plongé de plus de 13 % à l’ouverture de la Bourse de Londres, effaçant en quelques heures l’équivalent de plusieurs milliards de livres de capitalisation. À 09h28 GMT, la baisse atteignait précisément 16,02 %, ce qui place cette séance parmi les pires enregistrées par le groupe depuis 2009.
En cause, un nouvel abaissement des perspectives financières du géant britannique de la publicité pour l’ensemble de l’année 2025. Déjà fragilisé par une concurrence féroce et des difficultés commerciales, WPP anticipe désormais une baisse organique de son chiffre d'affaires de 3 à 5 %, contre une stabilité attendue auparavant. La marge opérationnelle ajustée, elle, reculerait de 50 à 175 points de base. « Les clients sont prudents », a reconnu le PDG Mark Read lors d’une conférence téléphonique, ajoutant que les opportunités de marché « tendent à être plus petites ».
Des vents contraires puissants : IA, macroéconomie, et pertes de clients
Ce deuxième avertissement sur résultats depuis le début de l’année fait craindre une dégradation durable de la performance du groupe, déjà fragilisé par une perte de clients majeurs en 2024 et une exposition particulièrement importante à la Chine, où la reprise économique se fait attendre.
Mais un autre facteur pèse lourd : la montée en puissance de l’intelligence artificielle dans le secteur publicitaire. De plus en plus d’annonceurs choisissent désormais d’internaliser une partie de leurs campagnes grâce à des outils automatisés et accessibles, réduisant ainsi leur dépendance aux agences traditionnelles. WPP, confronté à cette mutation technologique, semble avoir pris du retard face à ses concurrents.
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L’écart se creuse notamment avec le français Publicis, qui lui a ravi l’an dernier la place de premier groupe publicitaire mondial. Pendant que WPP peine à convaincre de nouveaux clients, Publicis affiche des résultats en progression et des parts de marché en hausse sur plusieurs continents.
Quel avenir pour WPP après le départ annoncé de Mark Read ?
La pression s’intensifie également sur le plan de la gouvernance. En juin, Mark Read a annoncé son départ à la fin de l’année, après sept années à la tête du groupe. Son mandat aura coïncidé avec une division par deux du cours de Bourse de WPP, marqué par les bouleversements du marché, les défis géopolitiques, et les difficultés d’adaptation numérique.
La recherche d’un nouveau directeur général est en cours, dans un contexte tendu. Pour les investisseurs, cette période de transition stratégique pourrait prolonger l’instabilité. La direction devra non seulement rassurer les marchés, mais aussi présenter un cap clair face à des annonceurs volatiles et une technologie qui redéfinit les règles du jeu.
À la mi-journée, les analystes s’accordaient à dire que le deuxième semestre 2025 s’annonce difficile. « Nous nous attendons à ce que les conditions de marché restent complexes », a confirmé le groupe dans son communiqué, appelant à la prudence quant à ses perspectives de rebond à court terme.
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