Wall Street s’enlise dès l’ouverture ce lundi 31 mars, assommée par une double inquiétude : l’imminence de nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump, et la crainte d’une récession désormais jugée bien plus probable par les analystes. Dans un contexte ultra-tendu, les trois principaux indices chutent lourdement dès les premiers échanges. Le Nasdaq plonge de 1,65 %, le S&P 500 recule de 1,03 % et le Dow Jones lâche près de 291 points. L’ambiance est plombée par l’incertitude géopolitique et monétaire, à peine atténuée par les discours à venir du président américain.
Ce que Wall Street redoute aujourd’hui, ce n’est pas seulement une nouvelle salve de taxes à l’importation. C’est l’inconnue autour de leur application généralisée qui affole les opérateurs. Dimanche, depuis l’Air Force One, Donald Trump a affirmé que ces droits de douane "réciproques" viseraient tous les pays, balayant l’idée d’une mesure ciblée sur les déséquilibres commerciaux. Le fameux plan sera dévoilé ce mercredi, mais beaucoup s’attendent à ce qu’il introduise encore plus de volatilité sur les marchés.
Trump sème le doute à deux jours de l’annonce
Le président américain n’a laissé aucun doute sur sa volonté d’en découdre. Fini les demi-mesures : le plan tarifaire que la Maison Blanche promet depuis des mois devrait frapper large. Exit les exceptions. "Ces droits s’appliqueront à tous les pays", a martelé Trump dimanche, confirmant que le ciblage initial de 10 à 15 nations ne serait plus d’actualité.
Mais rien ne dit que ce "Liberation Day" mettra un terme à l’incertitude. Au contraire, certains y voient le début d’une nouvelle zone de turbulences. C’est le cas de Max Kettner, stratégiste chez HSBC : "Il est en fait plus probable que la date butoir du 2 avril introduise encore plus d'incertitude." Pour lui, la semaine s’annonce difficile, et les indicateurs avancés ne présagent rien de bon.
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Cette pression géopolitique s’ajoute à des signaux économiques inquiétants. Goldman Sachs vient de revoir à la hausse sa probabilité de récession, passant de 20 % à 35 %. La banque anticipe désormais trois baisses de taux de la Fed cette année (juillet, septembre, novembre), contre deux prévues initialement. Le spectre d’un ralentissement marqué s’installe donc durablement dans les esprits.
Pharmas, biotech et tech à la peine
L’incertitude frappe aussi les entreprises les plus sensibles à l’environnement politique et réglementaire. À commencer par le secteur pharmaceutique : le Wall Street Journal a révélé vendredi le départ de Peter Marks, figure majeure de la FDA, qui quittera ses fonctions le 5 avril. C’est un choc pour les laboratoires spécialisés dans les thérapies géniques et les traitements accélérés. En ouverture de séance, Moderna, Novavax et Taysha Gene Therapies plongent de 8,4 % à 14 %.
Même ambiance du côté des géants de la tech. Le climat protectionniste inquiète particulièrement les groupes exposés aux chaînes d’approvisionnement internationales. Tesla, déjà fragilisée par une révision à la baisse de ses livraisons 2025 par le courtier Stifel, abandonne 7 %. L’effet domino menace d’autres poids lourds du secteur si les mesures tarifaires venaient à être officialisées mercredi.
Ce que redoutent les marchés pour le reste de la semaine
Face à ce cocktail explosif, les investisseurs se préparent à une semaine à haut risque. Ce lundi donne le ton, mais les prochains jours pourraient faire basculer les indices dans une correction plus marquée. Les regards se tournent vers la Réserve fédérale, dont les prochaines décisions monétaires deviennent encore plus stratégiques dans ce contexte incertain.
Les grandes manœuvres politiques et économiques de Donald Trump vont-elles faire vaciller l’équilibre fragile de l’économie américaine ? La réponse, en partie, tombera mercredi. Mais ce lundi, les marchés ont déjà tranché : le danger est bien réel.
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