Wall Street: la Bourse rate son rebond sous la menace d'une guerre commerciale mondiale

Actualité publiée le 08/04/25 22:49

Wall Street a terminé en nette baisse mardi, emportée par la montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. L’annonce de l’entrée en vigueur, dès minuit, de nouveaux droits de douane américains cumulant 104 % sur les produits chinois a ravivé les craintes d’une escalade protectionniste majeure.

Le S&P 500 a clôturé en dessous du seuil symbolique des 5 000 points, une première depuis près d’un an, terminant à 4 987,76 points (-2 %). Le Dow Jones a perdu 320 points (-0,8 %), et le Nasdaq a reculé de 2,2 %. Le recul est d’autant plus marquant que les marchés avaient entamé la journée en forte hausse, portés par un espoir de désescalade.

Mais cet optimisme a été vite douché. Le président Donald Trump a confirmé qu’il n’y aurait « aucun report » des hausses tarifaires, promettant même d’ajouter 50 % supplémentaires si Pékin ne retirait pas ses propres surtaxes de 34 % sur les produits américains. Seule ouverture, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a laissé entendre que Washington restait disposé à discuter avec près de 70 pays, dont le Japon.

Certaines entreprises tentent d’intervenir directement. Elon Musk, PDG de Tesla, aurait plaidé ce week-end auprès de Trump pour un allègement des barrières tarifaires.

À l’international, les investisseurs scrutent également la situation politique en Allemagne, où un accord de coalition semble se dessiner entre conservateurs et sociaux-démocrates. Ce contexte a permis à l’euro de grimper à 1,0971 dollar (+0,61 %) et aux principaux contrats à terme européens de progresser.

Du côté des secteurs, la santé a tiré son épingle du jeu. Humana, UnitedHealth Group et CVS Health ont bondi après l’annonce d’un taux de remboursement de 5,06 % pour les contrats Medicare Advantage en 2026. CVS a également été soutenu par la nomination de Brian Newman (ex-UPS) au poste de directeur financier.

À l’inverse, les valeurs technologiques ont décroché. NVIDIA, Apple, Tesla ou Marvell Technology ont perdu leurs gains de la journée. Broadcom, qui a lancé un plan de rachat d’actions de 10 milliards de dollars, n’a progressé que marginalement. Marvell a chuté de plus de 3 %, malgré la cession de sa division automobile au groupe allemand Infineon pour 2,5 milliards.

Les cours du pétrole ont également fléchi, le Brent tombant à 62,82 $, et l’or s’est replié à 2 978,68 $ l’once, dans un climat d’incertitude généralisée.

Les regards se tournent désormais vers la publication des résultats trimestriels d’entreprises américaines, attendus dès vendredi avec JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo. Une série de bons résultats pourrait offrir un répit aux marchés, mais les risques liés à la guerre commerciale restent omniprésents.

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