(CercleFinance.com) - Après deux mois de silence, Thierry Morin tente de se défendre dans une interview accordée au Figaro, alors qu'il est critiqué de toutes parts pour avoir quitté Valeo avec une indemnité de départ de 3,2 millions d'euros.
'Je ne trouve pas illogique, après vingt années passées dans une entreprise que je quitte contre mon gré, de partir avec deux années de salaire', affirme-t-il dans les colonnes du journal, précisant qu'il avait proposé de rembourser 30% de ses indemnités de départ lors du conseil d'administration du 20 mars, à cause d'un résultat opérationnel dans le rouge, ce qui lui avait alors été refusé. Mais aujourd'hui, le conseil demande le remboursement de la totalité de la somme.
Concernant 'l'affaire Morin' (plaintes à propos des écoutes de séances du conseil d'administration qui le visent directement), l'ancien dirigeant affirme qu'il s'agissait 'd'enregistrements visibles des réunions du conseil d'administration pour éviter des procès-verbaux de la part d'un actionnaire très hostile (le fonds américain Pardus qui détient près de 20% du capital, NDLR)'.
Thierry Morin étaye par ailleurs un certain nombre d'arguments pour défendre son travail: 'j'ai pris la direction d'un groupe qui perdait 600 millions d'euros. Par la suite, la productivité a progressé de 30% (...). Nous nous sommes désengagés du marché américain peu rentable au profit du marché asiatique en croissance, et nous avons lancé de nombreuses innovations, comme le système 'Stop and Start', qui ont permis d'enrichir le carnet de commandes à un niveau record'.
L'ex-dirigeant ajoute que Valeo est peu endetté et n'a pas fait appel à l'Etat. 'Il n'a par ailleurs aucun remboursement à effectuer avant 2011, ce qui en fait un des groupes les mieux placés pour tirer profit de la crise'.