Baisse des ventes, fin des aides fiscales, concurrence féroce : Elon Musk alerte sur une période délicate pour Tesla. Mais le pari sur l’intelligence artificielle pourrait tout changer.
Le patron de Tesla, Elon Musk, a jeté un froid mercredi en prévenant que son entreprise pourrait vivre plusieurs trimestres compliqués d’ici fin 2026. En cause : la fin des incitations fiscales aux États-Unis et l’attente d’un vrai basculement vers la conduite autonome. Une annonce qui survient alors que le constructeur de véhicules électriques a enregistré une baisse de 13,5 % de ses livraisons au deuxième trimestre, pour la deuxième fois consécutive.
« Nous nous trouvons dans une phase bizarre de transition où nous allons perdre beaucoup d'avantages aux États-Unis (…) et où nous sommes aux prémices de l'autonomie », a déclaré Elon Musk lors d’une audioconférence avec les analystes. Il anticipe un passage à vide dès le quatrième trimestre 2025, jusqu’au deuxième trimestre 2026, avant une potentielle embellie avec le lancement à grande échelle de ses technologies de conduite autonome.
Tesla parie sur l'IA et les robotaxis pour se relancer
Tesla prépare activement l’avenir : dans son communiqué, le groupe dit prévoir une « accélération au fil du temps des revenus générés par l’IA, les logiciels et liés aux flottes ». D’après Wedbush, l’autonomie seule pèserait près de 1.000 milliards de dollars de valorisation pour l’entreprise basée à Austin. Elle a lancé dès juin un premier service de robotaxi sans conducteur, limité à quelques Model Y, en attendant la production en 2026 du Cybercab, un véhicule dédié. L’objectif est clair : étendre le service à San Francisco, puis au Nevada, l’Arizona, la Floride, et au-delà.
« Pour peu que nous obtenions les feux verts réglementaires, nous pourrions couvrir la moitié de la population américaine d’ici la fin de l’année », a affirmé Musk. Mais dans l’immédiat, le constructeur souffre d’un manque d’innovations dans sa gamme actuelle, d’une pression concurrentielle accrue en Chine, et d’un marché mondial du véhicule électrique en perte de vitesse.
Pression sur les ventes et coût des surtaxes
Le retrait programmé du crédit d’impôt de 7.500 dollars au 30 septembre pousse Tesla à inciter les clients à commander avant fin août, pour éviter un coup d’arrêt brutal. En parallèle, les ventes mondiales reculent, avec un chiffre d’affaires en baisse de 12 % entre avril et juin, à 22,50 milliards de dollars, et un bénéfice net en recul de 16 %, à 1,17 milliard.
Tesla n’a pas communiqué d’objectifs annuels cette fois, invoquant un environnement mondial trop instable. Vaibhav Taneja, directeur financier du groupe, a quant à lui chiffré l’impact des nouvelles surtaxes douanières imposées par Donald Trump à 300 millions de dollars, en précisant que les répercussions sur les coûts seront plus visibles dans les trimestres à venir.
Enfin, une voiture low-cost a commencé à être produite en juin, sans détails pour le moment, avec une montée en cadence prévue au second semestre. L’autre sujet scruté par les investisseurs est l’implication croissante de Musk dans xAI, sa startup d’intelligence artificielle. Un projet d’investissement doit être voté lors de l’Assemblée générale de Tesla le 6 novembre.
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