Tensions, inflation, guerre commerciale… L'Or explose à des niveaux jamais vus

Le métal jaune n’avait pas brillé aussi fort depuis... jamais. Lundi 31 mars 2025, le prix de l’or au comptant a pulvérisé un nouveau record historique à 3 122,80 dollars l’once, cumulant une hausse de plus de 20% depuis le début de l'année. Une envolée qui s’explique par la crainte grandissante d’un conflit commercial mondial, alimentée par les annonces tarifaires agressives de Donald Trump. En réaction, les investisseurs ont massivement migré vers cet actif refuge, considéré comme l’un des rares abris fiables en période d’incertitude.

L'inquiétude ne vient pas uniquement des tarifs douaniers. Le climat géopolitique s'est aussi durci. Le président américain a menacé l’Iran de bombardements, s’est attaqué à la Russie avec des sanctions secondaires sur le pétrole, et a promis une série de droits de douane réciproques à compter du 2 avril. De quoi faire vaciller les marchés et alimenter un regain de volatilité qui sert directement... l’or.

Pourquoi l’or s’envole : une tempête parfaite d’inquiétudes

Si l’or a toujours eu cette aura de valeur refuge, c’est bien parce qu’il réagit aux peurs. Et ces derniers jours, elles s'accumulent. La guerre commerciale, pourtant évitée de justesse en 2024, revient avec fracas. Washington multiplie les déclarations musclées. Et la perspective d’une hausse générale des prix à l’importation affole les marchés, d’autant que le dernier indice PCE américain — un baromètre clé de l’inflation — a bondi de 0,4 % en février, au-dessus des attentes.

Pour Peter Grant, stratège principal chez Zaner Metals, la tendance est limpide : « C’est toujours la demande de valeur refuge qui soutient l’or en raison des inquiétudes croissantes concernant les tarifs douaniers, le commerce et l’incertitude géopolitique. »

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La réserve fédérale américaine (Fed) n’est pas non plus étrangère à cette hausse. Malgré trois baisses de taux en 2024, elle a maintenu le statu quo depuis janvier, tout en suggérant une réduction potentielle de 0,5 point plus tard dans l’année. Ce contexte de taux relativement bas favorise les placements sans rendement, comme l’or, qui devient alors plus attractif.

Un climat géopolitique inflammable, un contexte économique fébrile

Le cocktail des tensions ne se limite pas à la guerre des taxes. L’inflation s’installe, la croissance ralentit, et les relations internationales deviennent de plus en plus explosives. Donald Trump multiplie les annonces chocs : sanctions sur le pétrole russe, taxes sur l’acier chinois, menaces contre l’Iran. De quoi semer la panique dans les salles de marché.

Dans le même temps, les chiffres américains sur la consommation confirment une fébrilité persistante. Les dépenses ont rebondi en février, mais moins que prévu. Pire : une mesure clé de l’inflation sous-jacente a connu sa plus forte hausse en 13 mois, alimentant les craintes de stagflation. Mary Daly, présidente de la Fed de San Francisco, s’en inquiète publiquement : « Ces données confirment ma perte de confiance dans nos prévisions. »

Au fil des déclarations présidentielles et des indicateurs économiques, l’or s'impose donc comme la valeur refuge incontournable du moment. Et ce, malgré une progression déjà vertigineuse de plus de 20 % depuis janvier 2025.

Jusqu’où peut aller le prix de l’or dans les semaines à venir ?

Avec un 18ᵉ record battu en à peine trois mois, les analystes s’interrogent. Sommes-nous face à une bulle ou à un nouveau paradigme durable ? Pour l’instant, les chiffres plaident en faveur d’une poursuite de la hausse, laissant entrevoir de nouveaux sommets.

La prochaine échéance clé sera le 2 avril, date à laquelle Donald Trump prévoit d’annoncer les modalités précises de ses droits de douane réciproques. En fonction de la portée de ces mesures, l’or pourrait bien connaître une nouvelle poussée... ou une correction si la tension redescend. Mais vu la dynamique actuelle, rares sont ceux qui parient contre le métal jaune.

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