Société Générale revoit ses ambitions à la hausse et gâte ses actionnaires

La banque au logo rouge et noir frappe fort cet été : des résultats financiers en nette progression, des objectifs rehaussés pour 2025 et un généreux programme de rachat d’actions à un milliard d’euros. De quoi rassurer les marchés et redonner un coup de fouet à son image auprès des investisseurs.

Publié ce jeudi 31 juillet, le bilan du premier semestre confirme une dynamique positive pour Société Générale. Le produit net bancaire atteint 13,87 milliards d’euros, soit une hausse de 4,1 % en données publiées, et de 8,8 % à périmètre et taux de change constants. Résultat : un bénéfice net part du groupe de 3,06 milliards d’euros, en envolée de 70,8 %. La banque a décidé de relever ses prévisions et de récompenser ses actionnaires.

Un premier semestre au-dessus des attentes

Sur le deuxième trimestre seul, Société Générale affiche un produit net bancaire de 6,79 milliards d’euros, un résultat brut d’exploitation de 2,46 milliards d’euros, et un résultat net part du groupe à 1,45 milliard d’euros. Ces chiffres dépassent les prévisions du consensus FactSet qui tablait sur 6,72 milliards pour le PNB et 1,19 milliard pour le bénéfice net.

Portée par cette performance, la direction revoit ses ambitions annuelles. "Croissance des revenus, réduction des coûts, amélioration du coefficient d'exploitation et de la rentabilité: nous sommes en avance sur toutes nos cibles annuelles au premier semestre et ainsi en mesure de les revoir à la hausse pour l'année 2025", a déclaré Slawomir Krupa, directeur général de Société Générale.

Le groupe vise désormais un coefficient d’exploitation inférieur à 65 % d’ici fin 2025, contre 66 % auparavant, et un retour sur actifs nets tangibles (RoTE) d’environ 9 %, alors que la cible initiale était “supérieure à 8 %”. À mi-parcours, les compteurs affichent déjà 64,4 % pour le coefficient et 10,3 % pour le RoTE.

Un milliard d’euros pour les actionnaires

Dans la foulée, Société Générale a annoncé le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions d’un milliard d’euros. Une opération qui représente 2,4 % de la capitalisation boursière du groupe, estimée à 41,1 milliards d’euros.  "Les autorisations, dont celle de la BCE, ont été obtenues pour lancer ce programme, qui débutera le 4 août 2025", a précisé la banque.

Les bonnes performances du semestre s'expliquent notamment par une baisse des frais de gestion de 2,6 % sur un an (hors cessions), un coût du risque contenu à 24 points de base, et une stabilité des revenus dans la banque de financement et d’investissement (+0,7 % à 2,6 milliards d’euros).

La division banque de détail en France progresse également de 6,5 % à 2,3 milliards d’euros. BoursoBank, la banque en ligne du groupe, confirme sa dynamique commerciale avec 424 000 nouveaux clients sur le trimestre, franchissant la barre des 8 millions en juillet, soit un an d’avance sur l’objectif 2026.

Des défis à l'international, mais un socle solide

Seule ombre au tableau : les activités internationales et les services de mobilité voient leurs revenus reculer de 5,6 % à 2,04 milliards d’euros, affectés par des cessions, notamment en Afrique. Une stratégie assumée de recentrage sur les marchés jugés prioritaires.

Enfin, le ratio de solvabilité CET1 atteint 13,5 % à fin juin, après déduction du rachat d’actions. Un niveau qui témoigne d’une solidité financière maintenue, en ligne avec les exigences prudentielles de la BCE.

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