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Après un an de gel, Servier relance la vente de sa filiale Biogaran. Le fonds londonien BC Partners, épaulé par Bpifrance, entre en négociation exclusive avec des garanties sociales et industrielles pour sécuriser l’opération.
C’est un dossier qui semblait clos depuis l’automne dernier, enterré sous la pression politique et syndicale. Il vient pourtant de rouvrir. Le laboratoire français Servier a annoncé ce mercredi 30 juillet 2025 la reprise des discussions en vue de céder sa filiale Biogaran, spécialiste des médicaments génériques. Le groupe pharmaceutique a choisi d’entrer en négociation exclusive avec le fonds britannique BC Partners, déjà candidat en 2024 avec la banque publique Bpifrance.
Ce projet de cession, interrompu l’an dernier face aux craintes de délocalisation, avait suscité une levée de boucliers, notamment en raison des offres concurrentes venues d’Inde. Cette fois, BC Partners revient avec une offre jugée plus solide : un prix revu entre 800 millions et 1 milliard d’euros et surtout des engagements fermes sur l’emploi et la production locale.
Le fonds d’investissement, qui discute déjà avec Bpifrance pour une prise de participation minoritaire, entend rassurer toutes les parties prenantes. La production française, sous-traitée à une quarantaine d’acteurs, et les 250 salariés de Biogaran sont présentés comme un socle intouchable. « Nous croyons à une croissance annuelle de 5 à 10 % de Biogaran. Nous avons les mêmes intérêts que les finances de la Sécurité sociale à développer les génériques grâce à l'arrivée dans le domaine public de nouvelles thérapies et à amplifier l'essor des biosimilaires » affirme Cédric Dubourdieu, associé France chez BC Partners.
Biogaran écoule chaque année 320 millions de boîtes, soit un huitième des médicaments consommés en France, pour un chiffre d’affaires d’environ 900 millions d’euros. Un acteur majeur que BC Partners souhaite positionner sur de nouveaux segments. En partenariat avec le management, BC Partners entend continuer de renforcer la position de Biogaran en tant que fournisseur clé de produits pharmaceutiques sur le marché français et accélérer son potentiel de croissance sur de nouveaux segments tels que les produits de santé grand public et les produits biologiques similaires, identifiés comme de nouveaux leviers majeurs de réduction des coûts pour le système de santé français, explique le fonds dans un communiqué commun avec Servier.
Pour Servier, cette vente répond à une logique stratégique assumée. Le laboratoire entend se concentrer sur ses pôles à forte valeur ajoutée, notamment dans le traitement du cancer et des maladies neurologiques.
Dans la foulée de Sanofi, qui a déjà partiellement cédé sa filiale Opella cette année, Servier s’inscrit dans une tendance de recentrage des grands groupes pharmaceutiques vers les médicaments les plus rentables. Reste à obtenir l’aval politique : la nouvelle proposition a été présentée au gouvernement, et la présence de Bpifrance dans la boucle pourrait faire basculer l’équation. Le comité social et économique de Biogaran a été informé, et le calendrier s’accélérera dès la rentrée.
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