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Le groupe Renault affiche une perte nette colossale au premier semestre 2025, tirée vers le bas par sa participation dans Nissan. Malgré ce revers, son nouveau directeur général François Provost reste serein sur les fondamentaux du constructeur.
Le réveil a été brutal pour Renault. Jeudi 31 juillet, le constructeur automobile a annoncé une perte nette de 11,18 milliards d’euros au premier semestre 2025, une des plus importantes de son histoire. En cause, la réévaluation comptable de sa participation dans Nissan, qui lui a coûté 9,3 milliards d’euros sur la période.
Ce coup dur intervient dans un moment de transition pour le groupe, qui a nommé la veille François Provost à sa tête en remplacement de Luca de Meo, désormais à la direction du groupe Kering. Pour autant, Renault tente de tempérer cette annonce choc. En excluant les éléments liés à Nissan, son résultat net ajusté affiche un bénéfice de 461 millions d’euros, bien qu’il soit divisé par trois par rapport à l’an dernier.
Malgré la dégradation des résultats, le nouveau directeur général François Provost s’est voulu rassurant. "Je suis convaincu que Renault Group est en bonne position pour créer de la valeur, au meilleur niveau et de façon pérenne, pour les années à venir", a-t-il déclaré dans un communiqué officiel. "La rentabilité de Renault Group demeure une référence dans notre industrie, et nous sommes déterminés à maintenir ce standard".
Les signaux ne sont pourtant pas tous au vert. Le chiffre d’affaires n’a progressé que de 2,5 % sur le semestre, atteignant 27,6 milliards d’euros, tandis que la marge opérationnelle s’est contractée de 2,1 points, pour tomber à 6 %. Renault a d’ailleurs revu à la baisse ses objectifs pour l’année 2025, s’attendant désormais à une marge autour de 6,5 %, contre au moins 7 % initialement visés. Son free cash-flow est lui aussi révisé entre 1,0 et 1,5 milliard d’euros, contre une prévision antérieure d’au moins 2 milliards.
Au cœur des inquiétudes : le marché des véhicules utilitaires, pilier historique de la rentabilité de Renault, a connu une forte détérioration en juin, affectant notamment les ventes de fourgonnettes et fourgons. Pourtant, le groupe parie sur un rebond opérationnel dans la seconde moitié de l’année.
Son directeur financier, Duncan Minto, estime que cette période sera marquée par une amélioration significative : "Le premier semestre sera le point de passage, nous allons bénéficier au second semestre des coûts moins forts que ceux qu'on avait quand on fabriquait nous-mêmes les moteurs".
Renault compte notamment sur Horse, son entité dédiée aux moteurs thermiques et hybrides, dans laquelle les géants Geely et Aramco sont venus injecter des capitaux. Cette stratégie de partage des coûts et de désengagement industriel doit permettre au groupe de retrouver de l’agilité dans un contexte de plus en plus concurrentiel.
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