Rémy Cointreau relève son objectif de ROC grâce à un allègement douanier inespéré

Chiffres meilleurs que prévu, droits de douane en baisse, rebond américain… Rémy Cointreau rebat ses cartes pour 2025-2026 avec un objectif de résultat plus ambitieux qu’annoncé.

C’est une surprise aussi aromatique qu’un Cointreau on the rocks : le groupe français de spiritueux a annoncé ce vendredi 25 juillet qu’il relevait sa prévision de résultat opérationnel courant (ROC) pour l’exercice 2025-2026. L’entreprise anticipe désormais une baisse organique de son ROC comprise entre 5 % et 9 %, bien en dessous de la fourchette de -15 % à -19 % envisagée jusqu’ici.

Ce réajustement n’est pas dû à une soudaine euphorie mais à une réévaluation stratégique : l’impact des tarifs douaniers, initialement évalué à 65 millions d’euros, a été revue à la baisse à 45 millions d’euros. Une bouffée d’air qui permet à Rémy Cointreau de remettre des fonds sur la table, notamment pour accélérer ses investissements en Chine.

Un recul des taxes qui redonne des marges de manœuvre

La Chine apparaît comme la grande gagnante de cette révision : l’impact des droits de douane y a été réduit de 40 à 10 millions d’euros. Cette amélioration redonne au groupe une marge pour se repositionner sur un marché où il entend accélérer ses efforts. En parallèle, les États-Unis, longtemps porteurs, voient leur charge fiscale s’alourdir légèrement, de 25 à 35 millions d’euros.

Malgré ces ajustements géopolitiques, Rémy Cointreau conserve un cap clair : renouer avec une croissance organique du chiffre d'affaires d’environ 5 % sur l’ensemble de l'exercice. Cette progression serait soutenue par un rebond "technique" des ventes sur le marché américain, où les performances avaient été affaiblies ces derniers mois.

Un premier trimestre solide malgré les vents contraires

Les premiers chiffres de l’exercice 2025-2026 confirment cette dynamique plus favorable. Le chiffre d'affaires du premier trimestre atteint 220,8 millions d'euros, en hausse de 1,8 % en données publiées et de 5,7 % en données organiques par rapport à l’année précédente. C’est mieux que les 213,9 millions d’euros attendus en moyenne par les analystes.

Le groupe anticipe néanmoins un effet de change plus négatif que prévu : 50 à 60 millions d’euros de manque à gagner sur le chiffre d’affaires, et 15 à 20 millions d’euros sur le ROC. Des impacts revus à la hausse par rapport aux précédentes estimations (30 à 40 M€ sur CA, 10 à 15 M€ sur ROC).

Rémy Cointreau ne s'est pas contenté de subir. En réévaluant finement ses scénarios tarifaires, le groupe se donne les moyens d’agir : réallocation budgétaire, investissements ciblés, ciblage des marchés en rebond.

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