Nvidia redevient l'entreprise la plus valorisée au monde

Ils lui ont fermé la Chine, elle a ouvert le reste du monde. Le 25 juin 2025, Nvidia a pulvérisé son précédent record boursier en clôturant à 154,31 dollars, grimpant de 4,33 % en une seule journée. Le géant des puces pour intelligence artificielle devient la première capitalisation mondiale, à 3 770 milliards de dollars, devant Microsoft et Apple. Une ascension qui défie toute logique apparente, surtout depuis que l’administration Trump a renforcé les restrictions à l’export vers Pékin.

Comment une entreprise privée du deuxième marché mondial peut-elle dominer la planète ? Depuis deux mois, les investisseurs multiplient les paris sur le potentiel d’IA générative, et Nvidia capte l’essentiel de cette manne. Pourtant, son PDG Jensen Huang le martèle depuis mai : « Le marché chinois de 50 milliards de dollars est désormais fermé à l’industrie américaine. »

Pourquoi l’action Nvidia grimpe malgré l’interdiction de vendre en Chine

En avril, l’administration Trump a coupé court aux efforts de Nvidia pour contourner les sanctions en lançant une puce modifiée, la H20. Les autorités ont interdit sa vente, imposant un véritable embargo sur les composants AI made in USA vers la Chine. Résultat : 8 milliards de dollars de chiffre d’affaires potentiels envolés, et 4,5 milliards de dollars de stocks passés par pertes.

Mais loin de plomber l’entreprise, ces mesures ont renforcé l’image de Nvidia comme acteur incontournable hors de Chine. En mai, la société a publié des résultats époustouflants :

• +69 % de chiffre d’affaires sur un an,
• et +73 % sur l’activité data centers.

Les analystes anticipent désormais un chiffre d’affaires annuel à près de 200 milliards de dollars, soit une croissance attendue de 53 % pour l’exercice fiscal en cours, selon LSEG.

L’IA au cœur du moteur Nvidia… et bientôt la robotique

Nvidia reste le fournisseur numéro un de processeurs graphiques (GPU), essentiels au fonctionnement des grands modèles de langage et autres algorithmes d’IA. Son avance technologique est telle que même Microsoft, client et concurrent, ne parvient pas à suivre le rythme.

À l’occasion de l’assemblée générale annuelle du groupe, Jensen Huang a précisé que son ambition dépassait l’intelligence artificielle générative. Selon lui, la prochaine vague de croissance viendra de la robotique, un secteur encore embryonnaire mais qui pourrait s’avérer aussi lucratif que l’IA dans les années à venir.

Le dirigeant a également profité de sa présence au salon Viva Technology à Paris, le 11 juin, pour rappeler que l’innovation restait son unique boussole, peu importe les barrières politiques. C’est cette vision, portée par une stratégie claire, qui rassure les marchés — et qui alimente l’appétit des investisseurs.

Ce que la flambée de Nvidia révèle sur le marché mondial de l’IA

Ce succès n’est pas qu’un feu de paille. Il révèle une recomposition complète du marché technologique mondial, où les géants américains cherchent à s’imposer comme fournisseurs exclusifs d’intelligence artificielle, même en dehors de la Chine. Les pays d’Europe, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie hors Chine investissent massivement dans les data centers et Nvidia rafle tous les contrats.

Les États américains, eux, n’hésitent plus à sacrifier des centaines de millions de dollars de recettes fiscales pour attirer les centres de calcul sur leur sol. Une course mondiale est engagée, et Nvidia, bien qu’handicapée à l’Est, semble intouchable à l’Ouest.

Comme l’a résumé un analyste de Wall Street cette semaine : « Ils n’ont plus besoin de la Chine pour régner sur l’IA. »

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