Marchés en alerte : la guerre des tarifs de Trump plonge Wall Street dans la tourmente

Actualité publiée le 07/04/25 22:35

Wall Street a vécu une nouvelle journée chaotique lundi, sur fond d’incertitudes croissantes liées aux tarifs douaniers imposés par le président Donald Trump. Les indices boursiers américains ont oscillé dans tous les sens, incapables de se stabiliser, avant de clôturer en territoire négatif pour la troisième séance consécutive.

Le S&P 500 a cédé 0,2 %. Le Nasdaq, plus résilient, a terminé presque inchangé, tandis que le Dow Jones a plongé de 350 points, soit près de 0,9 %. Ces turbulences prolongent la chute brutale de la semaine précédente, marquée par une perte de 5 000 milliards de dollars de capitalisation boursière — un plongeon inédit depuis mars 2020, au début de la pandémie.

À l’origine de cette panique : la politique tarifaire agressive de Trump, qui a promis de surtaxer à 50 % les produits chinois dès le 9 avril si Pékin ne revient pas sur ses droits de douane récemment relevés à 34 %. Cette surenchère s’inscrit dans une guerre commerciale déjà bien engagée, où chaque annonce présidentielle crée des secousses immédiates sur les marchés.

Une rumeur évoquant une trêve de 90 jours sur les tarifs a momentanément rassuré les investisseurs, mais la Maison Blanche a rapidement démenti, ravivant les craintes d’un conflit prolongé. Trump, inflexible, a déclaré que les droits de douane resteront en place jusqu'à la résorption du déficit commercial américain, qualifiant les mesures chinoises d’« abusives ».

Alors que le président refuse toute négociation avec Pékin à ce stade, un semblant d’ouverture apparaît ailleurs : le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a indiqué avoir reçu pour instruction d’entamer des discussions, notamment avec le Japon. Pas moins de 50 pays auraient déjà approché Washington dans l’espoir d’un assouplissement.

Mais l’inquiétude grandit. Le VIX, baromètre de la peur à Wall Street, a grimpé au-dessus de 60 en séance, un sommet depuis août dernier. Les anticipations de récession se multiplient : Goldman Sachs a relevé la probabilité d’une récession à 45 %, tandis que JPMorgan parle désormais de 60 % de chances à l’échelle mondiale.

Sur le plan sectoriel, quelques valeurs technologiques ont profité d’achats opportunistes : Nvidia, Amazon et Meta ont remonté la pente. En revanche, Apple et surtout Tesla ont continué leur chute, la firme d’Elon Musk souffrant de doutes croissants sur sa marque et ses perspectives à l’international, aggravés par l’effet des tarifs.

L’Europe, de son côté, envisage elle aussi des mesures de rétorsion. Une guerre commerciale généralisée semble de plus en plus inévitable, avec des conséquences potentiellement lourdes pour l’économie mondiale.

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