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Luca De Meo quitte Renault pour devenir Directeur Général de Kering


Actualité publiée le 15/06/25 20:37

Il n’aura suffi que d’un dimanche soir pour secouer à la fois l’industrie automobile et le monde du luxe. Luca De Meo, directeur général de Renault depuis 2020, va quitter le constructeur pour prendre les rênes de Kering, selon des informations du Figaro. L’annonce, bien que non encore commentée officiellement par les deux groupes, marque un tournant stratégique majeur pour le groupe de luxe dirigé par la famille Pinault.

Cette décision intervient alors que Kering s’apprête à séparer ses fonctions de président et de directeur général, une manœuvre décidée par François-Henri Pinault lui-même. C’est Luca De Meo, 57 ans, qui a été choisi pour incarner cette nouvelle ère. Il deviendra donc PDG du groupe, plaçant sa carrière à la croisée des chemins entre innovation automobile et raffinement haut de gamme.

Qui est Luca De Meo, l’outsider devenu tête d’affiche ?

Né en Italie, Luca De Meo s’est forgé une réputation d’homme de stratégie et de redressement. Avant Renault, il a gravité chez Fiat, Volkswagen et surtout Seat, où il a imposé un virage décisif en matière de design et d’électrification. Chez Renault, son arrivée en 2020 s’inscrivait dans un contexte tendu, post-Ghosn, avec une feuille de route exigeante : réinventer la marque tout en maîtrisant les coûts.

En quatre ans, il a orchestré une remontée de la marge opérationnelle du groupe, lancé des modèles stratégiques comme la Mégane E-Tech et repositionné Renault comme un acteur clé dans l’électrique. Mais visiblement, son avenir se dessinait ailleurs, dans un univers où l’image de marque et l’héritage comptent tout autant que la technologie.

Pourquoi Kering l’a choisi pour prendre les commandes

Le groupe Kering, qui détient notamment Gucci, Saint Laurent, Balenciaga ou encore Bottega Veneta, traverse une phase de repositionnement. L’enjeu est clair : relancer la dynamique de croissance, particulièrement chez Gucci, où les ventes sont en perte de vitesse. La décision de scinder les rôles de président et de directeur général n’est pas anodine. Elle traduit une volonté de changement de cap opérationnel, avec une direction exécutive confiée à une personnalité extérieure au monde du luxe… mais pas à celui des marques.

Luca De Meo coche toutes les cases : il connaît les grandes structures, parle le langage du design, maîtrise la gestion d’image et a déjà démontré qu’il sait relancer des groupes en perte de vitesse. C’est ce profil de stratège transversal qui semble avoir séduit François-Henri Pinault, dont la holding familiale Artemis contrôle Kering.

Renault face à un vide stratégique et une période d’incertitude

Du côté de Renault, cette annonce tombe à un moment délicat. Le groupe est engagé dans la montée en puissance de sa filiale Ampere, dédiée au véhicule électrique, avec des projets industriels majeurs en Europe. Le départ de De Meo soulève immédiatement la question de sa succession, alors même qu’aucun nom n’a encore été évoqué publiquement.

Si la surprise est totale en apparence, certains observateurs estiment que ce départ était en préparation depuis plusieurs semaines. Kering, de son côté, pourrait officialiser l’arrivée de De Meo dès la semaine prochaine, lors d’un conseil d’administration exceptionnel.

Le choc est d’autant plus fort que Luca De Meo s’était imposé comme une figure centrale de la relance tricolore du groupe Renault. Sa bascule dans l’univers du luxe marque un mouvement rare mais pas inédit dans les grandes industries : celui d’un dirigeant qui traverse les frontières sectorielles pour incarner une vision plus globale de la marque et de la croissance.

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6 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Dubaisan
15/06/25 23:47
Grâce à l'Europe et nos élites locales, lui qui a poussé récemment une gueulante contre le gouvernement français à la recherche de sous, il a compris que c'était mort pour le secteur Automobile en France.... Pas bon signe pour Renault.
gars d1
16/06/25 10:13

Après Carlos Tavarès, Lucas De Meo seconde victime de l'électrification à marche forcée du secteur automobile ?

Juste au moment ou Renault commençait enfin à aller mieux…


A un moment, va bien falloir se rendre compte, que c'est n'importe quoi…

Mais ce sera sûrement trop tard notamment sûrement parce que "Jupi ras de terre" n'a pas envie qu'on finisse de détricoter son bilan écologique.


Et d'ailleurs, tous les économies de carbone sont actuellement réduites à néant par les gigantesques feux des forêts canadiennes.

Il y a du bien upgrader sa rémunération au passage et il pourra livrer sa vision industrielle de Kering…

Dubaisan
16/06/25 10:27

Une délégation de parlementaires avec à sa tête Yaël Braun-Pivet part en Chine aujourd'hui ou demain pour aller négocier l'obtention d'une "licence d'importation" de terres rares.

La situation serait "urgente" et semble -t-il grave, car sans un tel accord, Renault par exemple, gros utilisateur de ces terres rares, pourrait ne plus être en mesure de produire de voitures à partir de la mi-Juillet... De même toute la chaine "Transition écologique" (éoliennes, panneaux solaires etc....) s'effondre...

Silence également consternant de nos médias sur l'impact de ce shortage de terres rares pour la production de tous nos équipements militaires (missiles/ Rafales/ sous-marins/canons etc....). Quid pour nos forces stratégiques?

On notera sur ce sujet, l'absence de notre Ministère toujours Etranger aux Affaires....A quoi sert l'ambassadeur?

moicmoi
16/06/25 13:17

Dubaisan
« « Une délégation de parlementaires avec à sa tête Yaël Braun-Pivet part en Chine aujourd'hui ou demain pour aller négocier l'obtention d'une "licence d'importation" de terres rares.
» »

Tiens donc . Ils n’emmènent pas le boulet « vent de la Hyène » ? Ce serait-t’y une fissure de plusse dans l’E.U. ? Comme sur le pare-brise de Karl Glace ?

C’est certain que, les chinois n’ayant aucun négociateur qui tienne la route, nous allons avoir les terres rares à vil prix, livré à domicile à J+ 1, par la Poste
Espérons que les journaleux nous en donneront le résultat, quoi qu’il en soit.

Je n’y connais rien en démocratie, mais je me demande si c’est bien dans le rôle de la Braune Privée d’aller négocier à l’étranger ?

Je suppose que, au Quai d’Orsay , macron va se faire des copains tout plein. (priver des tas de fonctionnaires de ce ministère d’une virée en Chine, c’est pas très gentil !)

Tiens, en passant : il me semble de macron, ou l’E.U., avait déclaré ces jours-ci que nous avions tout ce qu’il faut chez nous.
Me trompe-je ?

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