L'or dépasse 3500 dollars, porté par Trump, la guerre commerciale et la chute du dollar

C’est un record qui secoue la planète finance : mardi 22 avril 2025, l’once d’Or a dépassé pour la première fois la barre des 3500 dollars, atteignant précisément 3500,10 dollars avant de se stabiliser autour de 3467,87 dollars à 7h30 GMT. Ce bond spectaculaire s’inscrit dans un contexte de fortes turbulences, alimentées par les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, mais aussi par un climat politique explosif à Washington.

À la source de cette envolée, une série d’éléments déclencheurs : les attaques répétées de Donald Trump contre la Réserve fédérale américaine, la crainte d’un ralentissement mondial, et la montée des incertitudes autour de la guerre commerciale. Alors que l’or s’échangeait encore à 1528 dollars en janvier 2020, il a franchi les 3000 dollars en mars 2025, avant de pulvériser ce nouveau plafond. Les investisseurs, eux, se précipitent sur cette valeur refuge intemporelle, véritable baromètre de l’anxiété des marchés.

Pourquoi l’or est redevenu le bouclier préféré des investisseurs

Dans les salles de marché, plus personne ne doute de l’attractivité du métal jaune. Car au-delà de son image de valeur refuge, l’or devient une couverture contre l’inflation et l’instabilité politique, au moment même où le dollar s’affaiblit. L’indice DXY, qui mesure la valeur du billet vert face à un panier de devises, a chuté de 9 % depuis le début de l’année. Résultat : la confiance s’érode, et l’or redevient une ancre.

Le climat américain contribue largement à cette fièvre dorée. Donald Trump ne cache plus sa volonté de faire pression sur la Fed, accusée de ne pas assez baisser les taux d’intérêt. Il envisage même de destituer Jerome Powell, président de l’institution. Cette menace sans précédent contre l’indépendance de la Banque centrale aggrave la volatilité boursière. « Une telle remise en cause serait un choc majeur pour les marchés », soulignent plusieurs analystes financiers.

En parallèle, la Chine a averti qu’elle réagirait fermement à tout accord commercial qu’elle jugerait défavorable, notamment si les États-Unis poursuivent leur politique d’accords bilatéraux agressifs. Cette déclaration, survenue le même jour que le nouveau record de l’or, a renforcé les doutes sur la stabilité du commerce mondial. 

Quelles conséquences pour l’économie mondiale et jusqu’où peut monter l’or ?

La flambée du métal précieux inquiète autant qu’elle fascine. Selon Goldman Sachs, le seuil des 4000 dollars l’once pourrait être atteint d’ici mi-2026. En toile de fond, les banques centrales, en particulier en Asie, continuent de remplir leurs coffres d’or, accentuant encore la pression sur l’offre mondiale. Les achats souverains soutiennent cette tendance haussière, tout comme la quête d’alternatives au dollar.

Ce phénomène n’est pas sans conséquences pour l’économie mondiale :

• L’affaiblissement du dollar pourrait favoriser les exportateurs américains, mais accentuer la pression inflationniste.

• Les investisseurs institutionnels privilégient désormais les actifs tangibles, délaissant partiellement les obligations et actions.

• L’instabilité politique aux États-Unis, si elle perdure, pourrait enclencher une crise de confiance plus large sur les marchés.

Les prochaines prévisions économiques du FMI, attendues ce mardi, pourraient confirmer les craintes d’un ralentissement généralisé. Et chaque indice supplémentaire d’un essoufflement mondial pourrait pousser l’or encore plus haut, au détriment des actifs classiques. La ruée actuelle n’a rien de spéculatif : elle traduit une peur structurelle des marchés face à un monde devenu imprévisible.

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