Kering en recul au premier semestre 2025, Gucci sous pression malgré quelques signaux positifs

Le chiffre d’affaires de Kering chute de 16 % sur les six premiers mois de 2025, plombé par la baisse des ventes de Gucci. Si le groupe mise sur ses nouveaux directeurs artistiques et des mesures de rationalisation, les résultats restent encore en deçà du potentiel affiché.

Le géant du luxe Kering traverse une zone de turbulences. Au premier semestre 2025, le groupe piloté par François-Henri Pinault affiche un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros, en baisse de 16 % par rapport à l’année précédente. Le résultat opérationnel courant chute de 39 %, à 969 millions d’euros, tandis que le résultat net part du Groupe atteint 474 millions d’euros. Cette baisse généralisée touche presque toutes les marques, à l’exception notable de Bottega Veneta et de la division Kering Eyewear.

Dans un communiqué publié le 29 juillet, François-Henri Pinault a commenté la situation actuelle du groupe : « Le premier semestre 2025 a été marqué par des décisions structurantes pour Kering. Sur le plan de la gouvernance, j’ai proposé au Conseil d’administration, qui a accepté, de confier la direction générale du Groupe à Luca de Meo, tandis que je conserverai la présidence. Sur le plan créatif, des équipes renforcées, sous la conduite de nouveaux directeurs artistiques dans trois de nos principales Maisons, œuvrent avec passion et détermination à intensifier la désirabilité de l’ensemble de nos marques, en puisant dans leur riche héritage. Sur les plans opérationnel et financier, nous avons poursuivi la rationalisation de notre distribution et de notre base de coûts, dans un contexte de marché particulièrement exigeant et, conformément à notre feuille de route, nous avons pris des mesures fortes pour renforcer notre structure financière. Si les résultats publiés restent encore bien en deçà de notre potentiel, nous sommes convaincus que les efforts déployés depuis deux ans ont permis de poser des bases solides pour les prochaines étapes du développement de Kering. »

Gucci, le talon d’Achille du semestre

Symbole du groupe, la maison Gucci voit son chiffre d’affaires plonger à 3,0 milliards d’euros, soit -26 % en données publiées et -25 % en comparable. Les ventes dans le réseau en propre sont en repli de 24 %, tandis que le réseau wholesale chute de 42 %. Seule éclaircie : le modèle Giglio, issu de la collection Cruise 2026, connaît un succès commercial rapide.

La rentabilité de Gucci est elle aussi fortement affectée. Le résultat opérationnel courant tombe à 486 millions d’euros, soit une marge de 16 %, en retrait de 8,7 points sur un an.

Des marques qui résistent et d’autres qui se cherchent

Yves Saint Laurent affiche une baisse plus contenue de -11 %, avec un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. Sa marge opérationnelle atteint 20,4 %, en recul de 1,6 point. Les nouveautés en prêt-à-porter et chaussures sont bien accueillies.

Bottega Veneta, en revanche, tire son épingle du jeu. Son chiffre d’affaires progresse légèrement à 846 millions d’euros (+1 % en publié, +2 % en comparable), avec un résultat opérationnel courant de 127 millions d’euros, en hausse de 5 %. Sa croissance est portée par l’Amérique du Nord et des ventes wholesale en hausse.

Les Autres Maisons (Balenciaga, McQueen, Boucheron, Pomellato, Qeelin…) totalisent 1,5 milliard d’euros, en repli de 15 %. Le réseau en propre recule de 11 %, le wholesale de 23 %. McQueen souffre particulièrement, tandis que Boucheron et Qeelin poursuivent leur développement, notamment aux États-Unis et en Asie.

Kering Eyewear et Beauté limitent la casse

Seul segment en progression nette, Kering Eyewear et Corporate atteint 1,1 milliard d’euros, en hausse de 2 %. Kering Beauté, qui y est intégré, réalise 150 millions d’euros de chiffre d’affaires, en croissance de 9 %, tirée par les parfums féminins de Creed. Le résultat opérationnel courant du segment grimpe de 25 %, à 126 millions d’euros.

Du côté de la trésorerie, le cash-flow libre opérationnel atteint 2,4 milliards d’euros, dont 1,3 milliard lié à des cessions immobilières. L’endettement net s’élève à 9,5 milliards d’euros au 30 juin 2025.

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