Dans un marché où règnent la nervosité et la prudence, JPMorgan vient de créer la surprise. La banque américaine affiche une hausse de 9 % de son bénéfice net au premier trimestre 2025, à 14,64 milliards de dollars, dépassant les prévisions des analystes. Une performance qui tranche avec la fébrilité ambiante, alors que les tensions commerciales orchestrées par Donald Trump et une volatilité accrue fragilisent l’ensemble du secteur financier.
Wall Street a salué la publication : l’action JPMorgan gagnait près de 3 % dans les échanges avant l’ouverture, portée par des chiffres supérieurs aux attentes. Pourtant, en interne, l’ambiance n’est pas à l’euphorie. Le PDG de la banque, Jamie Dimon, a douché tout enthousiasme excessif en évoquant des "turbulences considérables" et un environnement économique encore très incertain.
Un trimestre solide porté par le trading et la banque d’investissement
Le chiffre d’affaires du groupe a grimpé de 8 %, atteignant 45,31 milliards de dollars, là encore au-dessus du consensus. Ce sont surtout les revenus issus des activités de trading qui ont dopé les résultats, avec une envolée spectaculaire de 48 %, pour culminer à 3,8 milliards de dollars, un record.
Cette hausse s’explique en partie par un retour de l’appétit pour le risque sur les marchés début 2025, et par un positionnement offensif de JPMorgan sur les segments actions et produits dérivés. Du côté de la banque d’investissement, les commissions ont progressé de 12 %, à 2,2 milliards de dollars, preuve que les opérations de fusions-acquisitions et les levées de fonds reprennent de la vigueur, malgré un climat d’affaires hésitant.
Jamie Dimon s’est néanmoins montré lucide : "Les clients deviennent plus prudents face à l’augmentation de la volatilité et à la montée des tensions géopolitiques." Une prudence qui pourrait tempérer la dynamique engagée.
Un climat économique instable qui inquiète JPMorgan
La principale inquiétude exprimée par JPMorgan reste l’environnement macroéconomique. Le PDG n’a pas mâché ses mots : "L’économie est confrontée à des turbulences considérables", citant pêle-mêle l’inflation persistante, les déficits budgétaires élevés, la hausse des actifs et les guerres commerciales potentielles liées aux nouveaux droits de douane imposés par l’administration Trump.
Ces éléments créent un cocktail d’incertitude qui complique la lecture des mois à venir. Et si le premier trimestre s’est avéré exceptionnel, rien ne garantit que cette dynamique se poursuive. Dimon insiste : "Nous espérons le meilleur, mais nous préparons le groupe à un large éventail de scénarios."
La baisse de l’action JPMorgan la veille de la publication, avec une chute de 3,09 %, témoigne d’un marché fébrile. Le rebond enregistré après la publication des résultats souligne quant à lui le contraste entre les fondamentaux solides de la banque et les doutes qui planent sur l’économie américaine.
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