La Réserve fédérale des États-Unis a choisi de maintenir ses taux d'intérêt inchangés, une décision marquée par des désaccords internes sans précédent depuis 1993. Deux gouverneurs, Michelle Bowman et Christopher Waller, ont exprimé leur dissidence, prônant une réduction de 25 points de base pour stimuler la croissance économique, un point de vue également appuyé par le président Donald Trump. Cette divergence au sein de la Fed reflète une tension croissante quant à la direction future de la politique monétaire américaine.
Malgré un climat de division au sein du comité, la Fed a justifié son maintien des taux en raison de la solidité du marché du travail et d'une inflation encore légèrement élevée. Au cours de la conférence de presse qui a suivi, Jerome Powell, président de la Fed, a souligné que la politique actuelle restait modérément restrictive, sans nuire à l'économie. Il a insisté sur la nécessité de prudence avant d'envisager une baisse des taux, en réponse aux attentes du marché et aux pressions politiques. Selon LSEG, la probabilité d'une réduction des taux lors de la prochaine réunion de septembre a chuté à moins de 50%.
Sur le front économique, les États-Unis ont enregistré une croissance du PIB de 3,0% au deuxième trimestre, dépassant les prévisions de 2,5%. Ces chiffres viennent après une contraction de 0,5% durant les trois premiers mois de 2025, illustrant une reprise économique plus vigoureuse que prévue. Parallèlement, le secteur privé a créé 104 000 emplois en juillet, contrastant avec une baisse révisée de 23 000 en juin, ce qui alimente les attentes avant la publication des données cruciales sur l'emploi non agricole.
Les marchés financiers ont réagi de manière mitigée à ces développements. Le Dow Jones a légèrement reculé de 0,38%, tandis que le S&P 500 a perdu 0,12%. En revanche, le Nasdaq a progressé de 0,15%, aidé par une vague de résultats trimestriels d'entreprises technologiques de premier plan. Microsoft et Meta Platforms ont dévoilé leurs performances financières après la clôture des marchés, avec Apple et Amazon attendus le lendemain. VF Corporation a enregistré une hausse de 2,6% après avoir dépassé les attentes de Wall Street en termes de revenus, tandis que Starbucks a vu ses actions baisser de 0,2% malgré des ventes trimestrielles supérieures aux prévisions.
En parallèle, les tensions commerciales continuent de peser sur les marchés. Les discussions récentes entre les États-Unis et la Chine en Suède n'ont pas abouti à des avancées significatives, bien qu'elles aient été qualifiées de constructives. De plus, Donald Trump a annoncé l'instauration de droits de douane de 25% sur l'Inde à partir du 1er août, en raison des achats d'équipements militaires russes par New Delhi. Ces mesures s'ajoutent à un cadre commercial déjà complexe et incertain, accentuant les préoccupations des investisseurs.
Cette conjoncture économique et politique complexe place la Fed dans une position délicate, jonglant entre la nécessité de soutenir la croissance économique et la gestion des pressions inflationnistes, tout en naviguant dans un environnement géopolitique tendu. Les décisions à venir seront cruciales pour l'orientation de l'économie américaine dans les mois à venir.
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