La tension entre Washington et Kiev atteint un nouveau sommet. Après un échange houleux dans le Bureau ovale avec Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump a décidé de frapper fort : l’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine est suspendue jusqu’à nouvel ordre. Cette décision, prise lundi 3 mars 2025, place l’Ukraine dans une situation critique alors que la guerre contre la Russie fait toujours rage.
Une décision aux lourdes conséquences pour l’Ukraine
L’annonce est tombée dans la soirée : toutes les livraisons d’armes et de munitions à destination de Kiev sont stoppées. Un responsable de la Maison-Blanche, s'exprimant sous anonymat, a précisé la raison de cette suspension :
« Le président a été clair sur son objectif de paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent sur cet objectif eux aussi. Nous mettons notre aide en pause et nous la réexaminons pour nous assurer qu’elle contribue à une solution. »
Ainsi, tous les équipements militaires déjà en transit – que ce soit par voie aérienne ou maritime – seront immobilisés en Pologne. L’arsenal militaire que Joe Biden avait autorisé avant son départ de la Maison-Blanche, d’une valeur de 3,85 milliards de dollars, restera stocké aux États-Unis.
En parallèle, le Pentagone a suspendu les opérations de cyberattaques offensives contre la Russie, un geste qui pourrait être interprété comme un signe d’ouverture vers Moscou.
Un clash aux répercussions diplomatiques
L’origine de cette crise remonte à vendredi dernier, lors d’un entretien explosif entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche. Alors que le président ukrainien était attendu pour signer un accord d’exploitation minière avec des entreprises américaines, la rencontre a viré à l'affrontement. Zelensky a contesté les pressions exercées par Trump, expliquant que l’Ukraine ne pouvait pas accepter un compromis avec la Russie sans garanties de sécurité solides.
Cette déclaration, diffusée en direct à la télévision américaine, a été perçue comme une provocation par l’administration Trump. Marco Rubio, secrétaire d'État américain, a exigé des excuses officielles de la part du leader ukrainien, lequel s’y est refusé, insistant sur le fait qu’il n’avait insulté personne.
Zelensky sous pression, Trump en position de force
Depuis cette altercation, le président américain ne décolère pas et attend de Zelensky une preuve de bonne volonté. Plusieurs proches de Trump, dont le vice-président J. D. Vance, ont critiqué l'attitude du dirigeant ukrainien :
« Zelensky n’a pas encore montré qu’il était prêt à s’engager dans un véritable processus de paix. Il va falloir y arriver. »
Même Emmanuel Macron et Keir Starmer, tout en cherchant à renforcer la défense européenne, font pression sur Kiev pour que Zelensky trouve une solution permettant de regagner la confiance de Washington.
Trump impose sa vision de la paix, le Kremlin approuve
Donald Trump, fidèle à sa ligne isolationniste, ne veut plus financer indéfiniment le soutien militaire à Kiev sans contrepartie. Sur son réseau Truth Social, il a fustigé la posture de Zelensky, estimant que le président ukrainien ne cherche pas réellement la paix :
« Ce gars ne veut pas de paix tant qu’il a le soutien de l’Amérique. L’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps. »
À Moscou, le Kremlin a immédiatement réagi, soutenant que Zelensky devait être forcé à négocier, une déclaration qui pourrait encore compliquer la position de l’Ukraine sur la scène internationale.
Un front militaire qui s’essouffle ?
Pendant ce temps, sur le terrain, la guerre continue. Un missile balistique russe Iskander-M a frappé un centre d’entraînement militaire ukrainien dans la région de Dnipropetrovsk, causant des dizaines de morts et de blessés.
Malgré cette intensité des combats, les forces russes peinent à progresser. Selon l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), l'avancée russe a ralenti en février, avec un gain de 389 km², contre 431 km² en janvier et 725 km² en novembre dernier.
Face à cette escalade, les dirigeants européens se réuniront jeudi à Bruxelles pour discuter de la sécurité du continent et du soutien à l’Ukraine. Une rencontre décisive qui pourrait redéfinir l’avenir de l’aide militaire occidentale à Kiev.
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