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CAC40: l'effondrement des taux US soutient déjà les actions


Actualité publiée le 13/03/23 17:09
bourse Cac 40

(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris reste en forte baisse ce lundi à 40 minutes de la clôture: le CAC40 (-2,5% vers 7.030) semble en mesure de préserver les 7.000 si Wall Street préserve ses gains actuels.
Les indices US tentent de refaire surface (hausse de +0,7% en moyenne) malgré le plongeon de -40 à -75% de certaine banques régionales).

L'Euro-Stoxx50 dévisse de -2,9% au contact des 4.100 alors que Milan plonge de -3,2% et Francfort de plus de -3%.

Avec la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), les investisseurs redécouvrent que le système financier restait fragile dans un contexte de remontée des taux d'intérêt (qui dévalorise les stocks de Bons du Trésor qui servent de garantie en tant que quasi-liquidités) et de ralentissement de l'activité.

La nouvelle a fait souffler un vent de panique la semaine passée sur les marchés boursiers mondiaux en raison des craintes d'un éventuel effet domino qui pourrait toucher des établissements bancaires de premier plan.
Un effet domino incontestable puisque Signature Bank serait également au bord de la liquidation, First Republic affiche -78%, Western Alliance -75%, Zions Bancorp -45%, Charles Schwab -401%, Comerica -33%...).
Le nom de Bank of AMerica circule également, mais en tant que banque 'systémique' elle n'a rien à craindre : soutien de la FED et du Trésor garantis.

Il semble difficile d'évaluer l'exposition du secteur bancaire au dossier, mais bon nombre d'analystes tentent d'apaiser les inquiétudes récemment apparues chez les investisseurs (SVB aurait-elle perdu gros avec les startup de l'univers 'crypto', la faillite de Silvergate, le banquier de l'univers 'crypto' ce 8 mars, sème le doute ?).
L'affaire est évidemment un 'cygne noir' qui a mobilisé les plus hautes autorités politiques et monétaires : la Maison Blanche, le Trésor, la FDIC, la FED, la SEC, etc.
Joe Biden a déjà pris la parole pour souligner la 'solidité' du secteur bancaire US et assurer qu'il ne s'agit pas d'un 'bail out' (sauvetage par de l'argent public) et qu'il s'agissait de la mise en oeuvre de mécanismes de garantie temporaire (de fait illimitée) des avoirs des clients des banques (lesquelles se voient offrir en cas de besoin une ligne de 25Mds$ de crédit).
Autre motif de soulagement, la Fed a garanti ce week-end que tous les clients (particuliers et entreprises) de la banque californienne pourraient retrouver intégralement leurs fonds.

Cela peut éteindre l'incendie et éviter un 'bank run' côté établissements de crédit, mais cela entraine une autre conséquence spectaculaire : une détente de -100Pts en 3 séances des taux à '2 ans', passés de 5,08 à 3,99% vers 15H.

Une chute de -110Pts en quelques heures: du jamais vu depuis le krach de 1987 !
Le '10 ans' américains se détend de -20Pts à 3,5%, le '1 an' de 5,01% vers 4,35%, le '6 mois' de 5,13 vers 4,73%: autrement dit, les marchés parient sur l'arrêt immédiat du cycle de hausse de taux par la FED (0,00% en mars contre 0,50% anticipé jeudi dernier, plus rien ensuite): la lutte contre l'inflation serait tout simplement abandonnée séance tenante !

C'est un bouleversement majeur.

'S'il est vrai que l'annonce d'une défaillance bancaire relance immédiatement les souvenirs de la crise financière de 2008, nous pensons qu'il est trop tôt et encore injustifié d'établir de telles comparaisons pour le moment', écrivent les équipes du courtier américain Edward Jones.

'Nous pensons qu'il ne faut pas écarter un risque de crédit avec l'affaiblissement des conditions économiques, mais SVB reste une toute petite institution en comparaison du système bancaire américain (19.800 milliards de dollars)', ajoute le broker.

Si les problèmes des banques américaines devaient s'accentuer, la forte baisse subie la semaine dernière par les grands indices boursiers pourrait bien se prolonger.
La semaine s'annonce par ailleurs animée tant sur le front des politiques monétaires que sur celui des entreprises et de l'économie.
La prudence sur les marchés mondiaux devrait être renforcée par l'attente de la publication, demain, des derniers chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, qui devraient permettre de déterminer si la hausse de prix reflue enfin.

Au niveau des politiques monétaires, la BCE - qui est loin d'avoir atteint son objectif d'inflation - devait de nouveau relever ses taux directeurs de 50 points de base ce jeudi et maintenir le cap en vue de prochaines hausses de taux... mais peut-elle agir de la sorte et ne pas s'aligner sur la FED (sinon l'Euro qui gagne déjà 0,8% à 1,0730, va s'envoler au-delà des 1,08 et même 1,10$).

Nos OAT effacent -21Pts à 2,80%, les Bunds allemands -23Pts à 2,26%... mais les BTP italiens seulement -15Pts à 4,17%.

Avec une inflation qui devrait rester assez soutenue et d'autres hausses de taux d'intérêt à prévoir, la configuration actuelle crée un environnement difficile pour les actifs à risque, comme le montre le récent parcours chaotique des indices boursiers.

'Il nous semble trop tôt pour placer de gros paris risqués sur le simple espoir que les banques centrales feront tout exactement comme il faut, au bon moment, sans que les marchés ne perdent la tête à un moment ou à un autre en cours de route', avertissait récemment Björn Jesch, le directeur des investissements chez DWS.

Avec le plongeon historique des rendements obligataires, l'or s'envole de +2£ supplémentaire (autant que vendredi) et se hisse vers 1.905$, pulvérisant la résistance des 1.875$.


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