BYD cartonne face à Tesla, bénéfice doublé au 1er trimestre à 1,11 milliard d'euros

Le constructeur chinois BYD n’a pas seulement surpris le marché, il l’a littéralement éclaboussé. Avec un bénéfice net de 9,2 milliards de yuans (1,11 milliard d’euros) au premier trimestre 2025, le champion de la voiture électrique montre les crocs. En un an, ses profits ont bondi de 100,4 %, au moment même où ses rivaux, dont Tesla, peinent à maintenir la cadence. Ce chiffre, annoncé officiellement vendredi 25 avril à la Bourse de Hong Kong, marque un record historique pour un premier trimestre, période pourtant traditionnellement calme dans l’industrie automobile chinoise.

Basée à Shenzhen, la firme fondée en 1995 consolide ainsi sa position de leader en Chine, sur le plus grand marché mondial des véhicules électriques. Avec une stratégie centrée sur des prix agressifs et un maillage industriel serré, BYD réussit là où d’autres peinent à suivre. Un contraste saisissant avec Tesla, dont les ventes ont récemment ralenti, notamment en Chine, désormais dominée par son rival asiatique.

Un bond de 36 % du chiffre d’affaires malgré une saison creuse

Outre la performance spectaculaire du bénéfice, le chiffre d’affaires de BYD s’est établi à 170,36 milliards de yuans (20,5 milliards d’euros) sur les trois premiers mois de l’année. Cela représente une hausse de 36,4 % sur un an, preuve que la dynamique de croissance ne repose pas uniquement sur des coupes de coûts, mais aussi sur une demande en progression. Le seul point noir : ce chiffre reste légèrement en dessous des attentes du marché. Bloomberg tablait sur 183,17 milliards de yuans.

Ce résultat est d’autant plus marquant qu’il intervient durant le Nouvel An lunaire, période qui entraîne généralement une baisse de la production et des achats. BYD réussit néanmoins à tirer son épingle du jeu, portée par ses modèles hybrides et 100 % électriques, en particulier la gamme Dolphin et Seal qui séduisent la classe moyenne chinoise.

Comment BYD devance Tesla sur le terrain stratégique

La progression fulgurante de BYD ne se limite pas aux seuls chiffres. L’entreprise a dépassé Tesla en 2024 en volume de ventes mondiales de véhicules électriques. Un symbole fort, tant la firme d’Elon Musk dominait ce secteur depuis plus d’une décennie. La recette BYD ? Une chaîne de valeur entièrement intégrée, de la production de batteries à l’assemblage final des véhicules.

Ce positionnement vertical permet au constructeur de pratiquer des tarifs plus compétitifs que ses concurrents directs. Une stratégie payante sur le marché intérieur chinois, ultra concurrentiel, mais aussi à l’export, notamment en Asie du Sud-Est, au Brésil et même en Europe.

Lire aussi : 400 Km en 5 minutes, BYD s'envole en bourse après l'annonce de sa recharge ultra-rapide

BYD parvient à maintenir son avantage concurrentiel grâce à plusieurs atouts majeurs. Tout d’abord, l’entreprise propose une gamme de véhicules particulièrement large, couvrant à la fois les modèles entièrement électriques et les hybrides, ce qui lui permet de répondre à une clientèle variée. Ensuite, son contrôle des coûts de production est renforcé par la fabrication en interne de ses propres batteries, un élément stratégique qui lui confère une plus grande autonomie industrielle. De plus, BYD bénéficie en Chine de subventions nationales ciblées, souvent orientées en faveur des producteurs locaux, ce qui renforce sa compétitivité sur son marché domestique. Enfin, la marque se distingue par sa capacité à anticiper les grandes tendances du secteur automobile, en développant notamment des modèles spécifiquement conçus pour les marchés émergents, où la demande est en forte croissance.

Pour Tesla, l’enjeu devient existentiel. Le constructeur américain doit désormais composer avec un géant local qui ne cesse de grappiller des parts de marché. L'année 2025 pourrait marquer un basculement durable dans l’équilibre des forces du marché mondial des véhicules électriques.

© AbcBourse.com. Tous droits réservés