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AXA, le géant français de l'assurance, est désormais en pole position pour racheter Prima Assicurazioni, l’insurtech milanaise à la croissance fulgurante. Selon plusieurs sources proches du dossier, des négociations exclusives pourraient être officialisées très prochainement. Le montant de l’opération ? Environ 1,5 milliard d’euros. Une bataille serrée face à Allianz, le dernier concurrent encore en lice, qui semble désormais distancé.
Fondée à Milan en 2014, Prima Assicurazioni s’est imposée comme l’un des acteurs les plus innovants de l’assurance en Italie. En une décennie, la start-up a conquis 4 millions de clients, porté ses primes brutes émises à 1,3 milliard d’euros (+47 % entre 2023 et 2024), et généré un EBITDA de 104 millions d’euros, en envolée de +257 %. La dynamique est telle que la société vise désormais 25 % de son chiffre d’affaires à l’international d’ici à 2027, en priorité au Royaume-Uni et en Espagne.
Le capital de Prima est actuellement réparti entre son cofondateur Teodoro d’Ambrosio (48 %), son management (8 %) et des investisseurs de poids comme Blackstone (27 %), Goldman Sachs (15 %) et Carlyle (2 %). La volonté de céder l’entreprise ne date pas d’hier : déjà fin 2023, des discussions avaient été entamées, mais portaient uniquement sur une cession partielle de 30 à 40 %.
Ce n’est qu’à la lumière des résultats spectaculaires enregistrés en 2024 que les grands assureurs ont débarqué dans le jeu. Parmi les quatre prétendants initiaux – AXA, Allianz, Generali et CNP Assurances – seuls AXA et Allianz sont restés dans la course. Et le groupe français semble aujourd’hui le mieux positionné pour conclure l’opération.
Ce rachat, s’il se concrétise, viendrait renforcer la stratégie italienne d’AXA. L’assureur a déjà frappé fort en août 2024, en rachetant Nobis, pour 423 millions d’euros, dans l’objectif affirmé de passer de la cinquième à la quatrième place sur le marché local de l’assurance-dommages. « Nous voulions grandir sur le marché italien, qui est stratégique pour nous et où AXA a une belle position », déclarait alors Thomas Buberl, le directeur général du groupe.
La vente imminente de sa branche de gestion d’actifs à BNP Paribas devrait en outre lui permettre de libérer des fonds. Sur les 5,1 milliards d’euros attendus, 3,8 milliards seront consacrés à des rachats d’actions. Le reste pourrait bien alimenter ce type d’acquisition stratégique.
Reste une inconnue de taille : l’attitude du gouvernement italien, connu pour son interventionnisme dans les secteurs jugés sensibles. L’assurance, comme la banque, entre dans le champ de l’intérêt national. Le rachat de Prima devra donc être notifié au ministère de l’Économie et des Finances, qui pourrait décider d’activer son « golden power », un mécanisme de veto en cas de menace perçue pour la souveraineté économique.
En clair : même si AXA arrive en tête des négociations, rien ne garantit encore qu’il pourra conclure l’affaire. Tout dépendra de Rome. Et du feu vert, ou non, des autorités italiennes.
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