OK
Accueil > Marchés > Cotation Cac 40 > Actus Cac 40

Assurance-maladie, les mesures que la Cour des comptes veut imposer face à la dérive des dépenses


Actualité publiée le 14/04/25 10:32

C’est un rapport qui tombe à pic, mais dont les conclusions risquent de faire grincer bien des dents. Ce lundi 14 avril, la Cour des comptes a publié une note de synthèse consacrée à l’Assurance-maladie, pointant une trajectoire budgétaire inquiétante et détaillant quinze pistes d’économies, à hauteur de 19,4 à 21,4 milliards d’euros d’ici 2029. Une somme jugée « minimale » pour tenir la trajectoire de dépenses fixée par l’État et éviter une dérive incontrôlable des comptes sociaux.

Cette publication intervient dans un contexte de resserrement budgétaire général, à la veille de la grande conférence sur les finances publiques convoquée par le gouvernement. Avec un objectif clair : ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, sans toucher à la fiscalité. Et puisque les marges sont étroites, la santé figure en haut de la liste des secteurs ciblés par Bercy.

Un système sous tension, des dépenses qui s’envolent

En 2025, les dépenses de l’Assurance-maladie atteindront 265,4 milliards d’euros, selon la Cour. C’est 8,9 % du PIB, un niveau historiquement élevé. En parallèle, le déficit des branches qui financent cette enveloppe se creuse. En 2024, la Sécurité sociale a affiché un déficit de 15,3 milliards d’euros, en hausse de 4,5 milliards sur un an, malgré des recettes meilleures qu’attendues. Les dépenses, elles, continuent de filer.

Lire aussi : Le gouvernement veut économiser jusqu'à 50 milliards sans toucher aux impôts

La Cour des comptes insiste sur un point fondamental : la hausse des besoins en santé est inéluctable, avec le vieillissement de la population, la montée en charge des maladies chroniques, et le coût croissant des traitements innovants. Mais face à cette réalité, l'institution estime que des marges d'amélioration existent bel et bien.

Quinze propositions pour rééquilibrer sans taxer

Sans proposer une refonte brutale du système, les « sages de la rue Cambon » avancent des leviers concrets, parfois déjà débattus, mais rarement mis en œuvre à grande échelle :

  • Renforcer la lutte contre la fraude, avec un meilleur ciblage des contrôles et une exploitation plus fine des données.
  • Contrôler l’efficience des soins, en réduisant les inégalités territoriales d’accès et d’offre de soins.
  • Développer la prévention, encore trop marginale dans le système de santé actuel.
  • Mieux articuler les structures médico-sociales et l’hospitalisation à domicile, pour désengorger les hôpitaux.
  • Revoir la répartition du financement, en appelant à un meilleur partage de l’effort entre les différents acteurs du système (assureurs complémentaires, établissements de santé, industries de santé…).

Ces pistes, jugées raisonnables par la Cour, visent à réduire le poids porté par l’assurance maladie obligatoire, sans transférer la charge directement aux assurés ou aux contribuables.

L’idée centrale reste la même : réconcilier qualité des soins et soutenabilité budgétaire, tout en maintenant la confiance dans un système de santé universel.

© AbcBourse.com. Tous droits réservés

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

Soyez le premier à réagir à cet article

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

VLuWbEwDiKrwTTEo35eTxIY1H1Od_xfgngNWbTKEo7z0BVaO0BDoJUpqUOqAYhYa

Comparatif des courtiers en ligne