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Air France-KLM va prendre le contrôle de la compagnie scandinave SAS


Actualité publiée le 04/07/25 08:23

Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a annoncé son intention de devenir actionnaire majoritaire de la compagnie scandinave SAS, en portant sa participation de 19,9 % à 60,5 %. Ce mouvement capitalistique, officialisé le 4 juillet 2025, propulserait SAS au rang de filiale d’Air France-KLM, un scénario mûri depuis deux ans après leur rapprochement commercial et l’entrée de SAS dans l’alliance SkyTeam.

Cette acquisition serait conclue au second semestre 2026, une fois les autorisations réglementaires obtenues. Elle inclut le rachat des parts des fonds Castlelake et Lind Invest, tandis que l’État danois conserverait 26,4 % du capital et ses sièges au conseil d’administration. Pour Air France-KLM, ce contrôle majoritaire marque une avancée vers une intégration renforcée des activités et des programmes de fidélité dans une logique de consolidation du transport aérien européen.

Pourquoi Air France-KLM veut contrôler SAS maintenant

L’idée ne date pas d’hier. Le groupe Air France-KLM avait déjà pris 19,9 % du capital de SAS à l’été 2024 pour 144,5 millions de dollars. À l’époque, SAS sortait péniblement de la crise du Covid et cherchait un nouveau souffle industriel et financier. Ce partenariat initial s’était concrétisé par une coopération commerciale élargie, codeshare, commercialisation interline et une entrée de SAS dans l’alliance SkyTeam, au détriment de Star Alliance.

« Ce projet reflète le succès de la restructuration de SAS et les résultats positifs de la coopération commerciale initiée en 2024 », a fait savoir Air France-KLM dans son communiqué. Cette montée au capital avait été anticipée dès l’origine, avec une clause autorisant le groupe franco-néerlandais à devenir actionnaire de contrôle au bout de deux ans.

Derrière cette offensive se cache une logique de rationalisation continentale. Air France-KLM entend tirer profit d’« une intégration dans l’ensemble des domaines d’activité, y compris les programmes de fidélité », selon les mots du groupe. Il s’agirait de regrouper les fonctions administratives, les achats, le réseau et les systèmes informatiques pour maximiser les économies d’échelle.

Une stratégie de consolidation assumée

Avec cette opération, Air France-KLM ne cache plus ses ambitions : constituer un pôle paneuropéen solide face à la montée des low-cost et à la concurrence des compagnies du Golfe. Le groupe détiendrait la majorité des sièges au conseil d’administration de SAS, renforçant ainsi son poids dans la gouvernance du ciel nord-européen.

Pour SAS, cette alliance constitue un rebond stratégique. Fragilisée par la crise sanitaire, la compagnie avait urgemment besoin d’un allié industriel capable de l’aider à retrouver de la compétitivité. Le PDG de SAS, Anko van der Werff, a salué cette décision comme « un jalon structurant » lors d’une conférence à l’aéroport de Copenhague le 1er juillet 2025.

Dans les coulisses, plusieurs éléments montrent que les équipes se préparent déjà à ce mariage industriel :

  • Renforcement de la flotte en synergie avec KLM et Transavia
  • Alignement progressif des systèmes de réservation
  • Déploiement commun des cartes de fidélité Flying Blue
  • Mutualisation des routes vers l’Amérique du Nord

Ce que change cette prise de contrôle pour SAS et ses passagers

L’enjeu dépasse la seule question capitalistique. Pour les passagers de SAS, l’intégration dans le giron d’Air France-KLM pourrait signifier des offres élargies, une harmonisation des services à bord et un accès plus fluide aux destinations desservies par les compagnies du groupe. Pour les salariés, des ajustements sont attendus, mais les détails ne sont pas encore publics.

L’État danois, qui restera actionnaire à 26,4 %, a tenu à maintenir son influence sur la stratégie de la compagnie. Ce point pourrait peser dans les négociations finales avec les autorités de la concurrence. La valeur de la participation majoritaire sera, quant à elle, définie à l’issue de l’exercice fiscal, sur la base de l’EBITDA et de la dette nette de SAS.

Air France-KLM joue donc une carte décisive dans son expansion européenne, en capitalisant sur une entreprise récemment restructurée, prête à s’intégrer dans un modèle industriel plus large. Si les régulateurs donnent leur feu vert, le groupe consolidera sa place parmi les trois plus grandes alliances aériennes au monde, avec une assise renforcée dans le nord de l’Europe.

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