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Vaut mieux une fin horrible qu'une horreur sans fin.
Plus vite nous tombons, plus vite nous repartirons.
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La note souveraine de la France est à nouveau sur la sellette. Fitch doit publier son avis le 12 septembre, quelques jours après le vote de confiance prévu lundi 8 septembre à l’Assemblée nationale, où le gouvernement de François Bayrou joue sa survie. Au cœur de la tempête : un projet de budget 2026 marqué par 40 milliards d’euros d’économies qui peine à convaincre.
La menace est sérieuse. Moody’s avait déjà abaissé la note de crédit en décembre dernier après la chute du gouvernement Barnier, renversé par une motion de censure. Une nouvelle dégradation placerait la France dans une catégorie inférieure et risquerait d’entraîner des ventes massives d’obligations, déjà sous pression.
Les analystes s’accordent à dire que le vote du 8 septembre pourrait déclencher une réaction en chaîne. Aman Bansal, stratégiste chez Citi, estime : "Si le gouvernement venait à échouer à obtenir la confiance lors d'un vote lié à la nécessité d'un resserrement budgétaire, cela viendrait alimenter l'idée qu'il n'y a que peu d'appétit électoral ou politique pour une austérité budgétaire".
Fitch sera la première à se prononcer, suivie par Moody’s en octobre et S&P Global en novembre. En mars, Fitch avait déjà prévu un déficit public de 5,6 % du PIB en 2026, contre 4,6 % espéré par le gouvernement, tout en évoquant la possibilité d’un scrutin anticipé.
Aux yeux de Jens Peter Soerensen, analyste en chef de Danske Bank, une dégradation est probable si la chute de l’actuel gouvernement fragilise encore davantage le plan de désendettement. D’autant que Fitch a récemment durci sa ligne envers la Finlande et l’Autriche.
Certains experts jugent toutefois l’abaissement de la note moins évident. Rohan Khanna, responsable de la stratégie des taux de la zone euro chez Barclays, tempère : "Il n'est pas facile de faire cela pour la deuxième plus grande économie d'Europe". Il estime qu’un nouveau Premier ministre pourrait limiter les risques.
Morgan Stanley considère même qu’il pourrait être prématuré pour Fitch de revoir sa note dès septembre, compte tenu de la perspective déjà négative. Mais les investisseurs restent nerveux. Mohit Kumar, économiste chez Jefferies, alerte : "Cela signifie qu'ils réduiraient leurs avoirs si la note de la France venait à être abaissée à un seul 'A' par deux agences de notation". Il précise : "Ce processus prendrait toutefois plusieurs mois".
Pour l’heure, le marché obligataire français affiche déjà des rendements supérieurs à l’Espagne et à la Grèce, pourtant moins bien notées, et proches de l’Italie. Un signe que la dégradation est en partie anticipée. Mais si la France basculait dans une catégorie inférieure, les fonds et investisseurs institutionnels soumis à des seuils stricts devraient vendre, amplifiant les secousses.
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