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Les analystes ne l’avaient pas vu venir. Alors que la pression sur les prix semblait bien installée, l’inflation aux États-Unis a nettement ralenti en mai 2025, prenant à revers économistes et marchés financiers. La cause ? Une baisse marquée des prix de l’essence, qui a pesé sur l’indice global des prix à la consommation.
Mercredi 11 juin, le Département du Travail a dévoilé ses chiffres mensuels : le CPI (indice des prix à la consommation) n’a progressé que de 0,1 % sur un mois, là où le consensus des économistes tablait sur 0,2 %. Sur un an, l’inflation ressort à 2,4 %, contre 2,5 % attendu, confirmant un ralentissement bien réel par rapport au mois précédent (2,3 % en avril).
La surprise est d’autant plus marquée quand on regarde l’inflation sous-jacente – c’est-à-dire hors alimentation et énergie, souvent plus volatiles. Le "core CPI" a ralenti à 0,1 % sur un mois, bien en-dessous du consensus (0,3 %) et de sa progression d’avril (0,2 %). Sur douze mois, l’indicateur reste stable à 2,8 %, légèrement en dessous des prévisions (+2,9 %).
Ces chiffres confirment un phénomène temporaire : la baisse des prix à la pompe a pesé fortement sur les données globales. Mais selon plusieurs économistes, ce répit pourrait être de courte durée. Le retour de droits de douane imposés par l’administration Trump risque en effet de relancer les tensions sur les prix dans les mois à venir. Pour l’instant, ces surtaxes ne se reflètent pas encore dans les rayons, car de nombreux distributeurs écoulent encore leurs stocks pré-tarifaires.
« Les effets des hausses tarifaires ne se font pas sentir immédiatement, car les détaillants vendent encore les produits importés avant l’entrée en vigueur des taxes », soulignent les experts interrogés par Reuters.
Cette publication a agi comme une étincelle sur les places boursières. Les contrats à terme ont rapidement basculé dans le vert, portés par l’idée que la Réserve fédérale pourrait alléger sa politique monétaire plus tôt que prévu. À l’ouverture, le Dow Jones prend 0,24 %, le S&P 500 grimpe de 0,3 % et le Nasdaq bondit de 0,41 %.
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans recule de 3,4 points de base à 4,4401 %, tandis que celui à deux ans , souvent plus réactif aux anticipations de politique monétaire, plonge de 6 points à 3,9535 %.
Les anticipations de baisse des taux s’ajustent aussi très vite. Les marchés évaluent désormais à 70 % la probabilité d’un assouplissement monétaire de la Fed d’ici septembre, contre 57 % la veille du rapport. En clair, un quart de point de baisse du taux directeur semble de plus en plus probable.
La bonne nouvelle de mai pourrait masquer une réalité plus préoccupante. Les tensions commerciales attisées par la politique tarifaire de Donald Trump risquent d’alimenter l’inflation au second semestre. Les économistes s’accordent à dire que cette période de calme pourrait ne pas durer.
Dans ce contexte incertain, les investisseurs, les consommateurs et les décideurs politiques restent suspendus à chaque nouvelle donnée macroéconomique. Et celle de mai, bien que rassurante à première vue, n’est peut-être qu’une parenthèse.
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