Cours | Graphes | News | Analyses et conseils | Composition CAC 40 | Historiques | Forum |
Même constat sur les motos Européennes, +30% depuis 2020, stock 2024 invendu chez KTM qui remplace les autocollants sur les modèles 2025 et qui n'a pas fini de déstocker 2024 alors que les modèles 2026 arrivent (normalement) dans deux mois...
Répondre
|
Répondre
|
Les automobilistes s’en doutaient, une étude vient de le confirmer. Si les prix des voitures neuves ont flambé de 28.000 à 35.000 euros en moyenne depuis 2020, ce n’est pas uniquement à cause de l’inflation ou des pénuries. Selon les chercheurs de l’Institut Mobilité en Transition (IMT), les constructeurs ont eux-mêmes orchestré la moitié de cette hausse à travers une politique assumée de montée en gamme et d’augmentation tarifaire.
Publié ce vendredi, le rapport signé par Jean-Philippe Hermine (directeur de l’IMT) et Clément Dupont-Roc (consultant chez C-Ways) détaille les rouages de cette mécanique. Dacia, Renault, Mercedes, Fiat... toutes les marques ont joué leur partition. Et la facture, elle, s’alourdit pour les ménages, en particulier les plus modestes, de plus en plus exclus du marché du neuf.
La crise sanitaire n’a pas été qu’un coup d’arrêt pour les chaînes de production. Elle a aussi bouleversé l’équilibre du marché automobile. De 2020 à 2024, les prix moyens ont grimpé de 25 %, soit 7.000 euros de plus en moyenne par véhicule, selon les chiffres de l’IMT. Une envolée alimentée par plusieurs facteurs bien identifiés :
Au total, près de la moitié de cette inflation serait due à des décisions stratégiques des marques elles-mêmes, loin devant les seules contraintes réglementaires européennes souvent mises en avant dans le débat public.
Privés de volumes en raison des pénuries de semi-conducteurs, les constructeurs ont redéfini leurs priorités. Avec moins de voitures à vendre, l’objectif a été d’augmenter leur valeur unitaire. Résultat : un changement brutal du profil des modèles disponibles.
Chez Renault, le SUV a remplacé la citadine comme produit phare. Son prix moyen a bondi de 32 % en quatre ans. Même stratégie chez Mercedes, qui a tenté de quitter le segment premium pour flirter avec le luxe : +44 % de hausse tarifaire. Du côté des marques historiquement bon marché, c’est encore plus spectaculaire. Dacia a connu « la plus importante montée en gamme et de prix de toutes les marques », souligne le rapport. Même Skoda, pourtant attachée au créneau accessible, a largement revu ses tarifs à la hausse.
Face à ce virage, les petites citadines, peu rentables et étouffées par les normes de sécurité obligatoires, ont quasiment disparu des catalogues. L’universitaire Bernard Jullien parle d’une « parenthèse enchantée » pour les constructeurs, désormais refermée.
En quatre ans, la part des 40 % des ménages les plus modestes dans les achats de voitures neuves est passée de 43 % à 30 %. Un recul sans précédent, symptôme d’un marché devenu inaccessible pour une grande partie de la population. « Les classes populaires et moyennes sont en train d’être évincées du marché du neuf », alerte Clément Dupont-Roc.
Certains constructeurs commencent à inverser la tendance, mais timidement. Tesla a baissé ses prix de 15 % entre 2020 et 2024, forçant la concurrence à limiter les hausses sur le segment haut de gamme. Fiat, avec sa 500 électrique, a vu ses prix bondir de 53 % mais table désormais sur des modèles à moins de 25.000 euros pour revenir vers le grand public.
Dans ce contexte, l’IMT préconise la création d’une nouvelle catégorie réglementaire, inspirée des « kei cars » japonaises : des voitures ultra-compactes à moins de 15.000 euros. Une piste sérieusement défendue par Luca de Meo (Renault) et John Elkann (Stellantis) pour relancer les volumes sans sacrifier la rentabilité.
Répondre
|