Cours | Graphes | News | Analyses et conseils | Composition CAC 40 | Historiques | Forum |
Répondre
|
Ils ne sont plus que seize. Seize magasins à porter les couleurs d’une enseigne qui en comptait jadis près de deux cents. Le chausseur André, fondé au début du XXe siècle, vient d’être placé en redressement judiciaire pour la troisième fois en cinq ans. La décision a été prise le 30 avril 2025 par le tribunal de commerce de Paris.
Le groupe, aujourd’hui détenu par la société belge Optakare, propriété de Karim Redjal, avait pourtant été sauvé une première fois en 2020 par un ex-dirigeant. Mais la descente semble impossible à enrayer. Selon les documents du tribunal, André emploie actuellement 99 salariés et affiche un chiffre d’affaires supérieur à 11 millions d’euros. Une restructuration est en cours, et l’enseigne espère un plan de continuation pour sortir la tête de l’eau.
Fondée il y a plus de cent ans, André a été l’un des fleurons du textile français, d’abord sous Vivarte (anciennement groupe André), puis cédée à Spartoo, le site de vente en ligne. Mais c’est à partir de 2020, en pleine pandémie, que le déclin s’accélère. André devient la première enseigne de distribution à tomber sous les coups du Covid. Magasins fermés, ventes en berne, rentabilité impossible.
Le tribunal de commerce de Nanterre valide alors la reprise partielle par 1Monde9, dirigée par François Feijoo, ex-PDG de la maison. Il en sauve 55 magasins sur 180, plus 13 affiliés. Mais la respiration ne durera que quelques années.
En 2023, c’est Karim Redjal, homme d’affaires belge, qui rachète ce qu’il reste via Optakare, fondant la société New André. Moins de deux ans plus tard, le constat est amer : il ne reste que 16 points de vente sur tout le territoire. Malgré cela, la marque rassure : « Nos boutiques, notre corner aux Galeries Lafayette Haussmann à Paris, ainsi que notre site Internet, restent ouverts », affirme-t-elle sur LinkedIn.
Ce nouveau redressement judiciaire n’est pas vu comme une fin, mais comme une étape stratégique. « Cette procédure vise à accélérer la restructuration engagée il y a plusieurs mois », précise New André dans son communiqué. L’objectif affiché : présenter un plan de continuation une fois la transformation terminée.
En coulisses, la société tente de redessiner un modèle viable avec un maillage réduit. Le positionnement commercial reste inchangé, mais l’heure est aux ajustements internes. La direction ne donne pas de précisions sur les suppressions de postes envisagées, mais l’étau financier est palpable.
Reste à savoir si le plan envisagé suffira à sauver ce qui fut un pilier de la chaussure française. Le marché est impitoyable, et André joue désormais sa survie commerciale sur un fil.
Répondre
|