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Ou sont les promesses de réinstallations et de relocalisations d'usines de production ?
Dans le peu qui a réouvert : une partie sont moribondes, d'autre comme EUROAPI souffrent de promesses non tenues et enfin certaines sont déjà en faillite comme les usine de masques par exemple.
On a des branquignoles aux commandes de l'Etat et le dit Françis Cabrel : "Ça continue encore et encore…"
Pitoyable et affligeant
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Le déficit commercial de la France a brutalement accéléré en février. D’après les données publiées par les douanes, le solde extérieur s’est détérioré de 1,1 milliard d’euros par rapport à janvier pour atteindre 7,2 milliards d’euros, un niveau qui inquiète les économistes. Le combo gagnant ? Des exportations en berne et des importations qui continuent de grimper, sur fond de tensions commerciales internationales et d’instabilité des marchés énergétiques.
Concrètement, la France a exporté pour 49,9 milliards d’euros de biens en février, soit 500 millions de moins qu’un mois plus tôt. Dans le même temps, les importations ont progressé de 600 millions d’euros, atteignant 57,1 milliards. C’est une dégradation marquée, à un moment où les effets collatéraux de la politique tarifaire américaine commencent à faire sentir leur pression sur le commerce mondial.
Ce qui pèse le plus lourd dans la balance, ce sont les produits manufacturés. Hors énergie, le solde se creuse de 900 millions d’euros. Le tableau est sombre : même les secteurs traditionnellement moteurs de l’export peinent à maintenir leur cap. Le recul ne se limite pas aux machines ou à l’aéronautique ; il s’étend aussi aux biens de consommation, notamment les produits pharmaceutiques et textiles.
Le secteur énergétique, quant à lui, n’arrange rien. Le solde énergétique atteint -3,9 milliards d’euros, plombé par une hausse des importations, alors que les exportations d’énergie stagnent pour le troisième mois consécutif. Si les cours du gaz et du pétrole ont connu une volatilité moins extrême qu'en 2022, la facture énergétique française reste salée, surtout en sortie d’hiver.
Paradoxalement, si février sonne comme une alerte rouge, la tendance sur douze mois glissants donne un souffle d’optimisme relatif. Le déficit cumulé s’établit à 81,9 milliards d’euros, une baisse par rapport à l’an dernier. Cette amélioration sur l’année n’est pas le fruit d’un boom des exportations, mais d’un ajustement lent des importations, notamment dans les biens intermédiaires.
L’écart entre les chiffres français et ceux des États-Unis, lui, reste un sujet d’interprétation. Côté américain, la France aurait affiché un excédent de 16,4 milliards d’euros en 2024, alors que les douanes françaises évoquent un déficit de quelques milliards. Ce grand écart statistique s’explique par des méthodologies différentes dans le traitement des flux douaniers.
Pour autant, les craintes de récession liées à la guerre commerciale initiée par Donald Trump n’ont pas encore trouvé d’écho mesurable dans les indicateurs français. Mais les économistes restent prudents : si les droits de douane imposés par Washington devaient s’intensifier, les premiers à trinquer seraient les secteurs exportateurs stratégiques.
Le déficit du mois de février n’est pas qu’un simple chiffre. Il reflète un déséquilibre structurel qui continue de hanter l’économie française : une dépendance persistante aux importations, un tissu industriel en mutation lente, et une capacité d’exportation freinée par la compétitivité et l’instabilité du commerce international.
Alors que certains pays comme l’Allemagne s’adaptent plus rapidement en redéployant leurs chaînes de valeur, la France reste à la peine. Et les prochaines décisions politiques sur la scène internationale, notamment au sujet des tarifs douaniers, pourraient faire basculer la tendance. Rien n’indique encore un virage vers la récession, mais la dynamique du commerce extérieur reste un indicateur avancé qu’il ne faut pas sous-estimer.
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