
Ce qui est vraiment unique à propos de cette récession, c'est le niveau du chômage combiné avec la lenteur de la reprise (voir graphe ci-dessous). Ce n'est tout simplement jamais arrivé depuis l'après-guerre.
Les US ont connu une forte récession suivie d'une forte reprise dans les années 1980. Certes, en 1991 et en 2001, la reprise s'est faite lentement. Mais ces récessions ont été peu profondes, si bien que la lenteur de la reprise n'a pas eu beaucoup d'impact.

Les derniers chiffres ne sont pas rassurants : la croissance a progressé à un taux annuel de seulement 1,6 % au deuxième trimestre de cette année, et les prévisions indiquent une croissance toujours aussi molle au troisième trimestre. Or, les économistes estiment que la croissance devait se situer au moins à +2,5% à long terme pour maintenir le taux de chômage US (qui est actuellement de 9,6 %).
Désormais, les projections des responsables de la Fed suggèrent que ce taux pourrait même atteindre 10,1% d'ici la fin de cette année (Source : Bloomberg). Sur un horizon plus lointain, les prévisions établissent un taux de chômage de 8,1% en 2012 et de 6% en 2015 (Source : Challenges). Or, ce niveau ne serait malgré tout pas encore une situation de "plein emploi", qui est établi à 5%.
En définitive, la traversée du désert sera encore longue, et l'économie américaine est encore très loin de son taux potentiel de croissance. Face à ces difficultés qui perdurent (Production, Emploi et Consommation en panne), le débat sur le Double Dip (une deuxième récession à la suite de celle de 2007-2009) n'a pas fini de faire parler de lui.
Sacha Pouget