Warren Buffet fait partie avec Georges Soros des plus grands investisseurs de l'histoire de la finance moderne. Il est impossible de ne pas respecter la tâche accomplie par ces deux hommes quelques soient nos opinions personnelles dans le domaine de l'argent. La tentation est grande dans une période boursière troublée de confier ses fonds aux meilleurs gestionnaires, Warren Buffet en tête.
Voici donc les performances qu'il a réalisé en 2008 au travers de son fonds d'investissement, Berkshire Hathaway :
Et voici la composition de son portefeuille en fin d'année :
Ce que j'en tire comme conclusion personnelle après l'observation que Warren Buffet fait à peine mieux que le marché tout en étant largement négatif en 2008, c'est que son horizon d'investissement est très long et dans tous les cas, largement supérieur à l'année.
S'il faut juger ses gains sur trois à cinq années
minimum, cela signifie implicitement que les épargnants doivent accepter la même
durée lorsqu'ils décident de miser sur ce gestionnaire. Or, l'étude des
comportements de masse des épargnants montre sans détour que cette durée de
trois à cinq ans est largement supérieure à ce qu'ils peuvent encaisser
"exigeant" souvent des résultats concrets bien plus rapidement.... au risque de
revendre les positions !
Deuxième réflexion, Warren Buffet est désormais un investisseur actions
totalement dépendant du sens de la tendance de fond. Il a construit sa fortune
dans le passé au cours d'une période de l'histoire économique (1982-2008) qui
restera probablement comme l'une des plus profitables jamais connues auparavant
et difficile à égaler après. Aujourd'hui, on voit que Warren Buffet est assez
éloigné d'un portefeuille concentré qui l'a rendu riche. Il est très lourdement
capitalisé, ce qui rend sa tâche ardue à l'avenir pour maintenir un niveau de
performances égales.
Imaginons quelques instants que les experts spécialisés sur les anticipations
économiques long terme ne se trompent pas, lorsqu'ils annoncent un scénario à la
japonaise qui durerait de 2010 à 2020, le point commun entre les USA et le Japon
étant un déclencheur sous forme de crise financière, puis un carburant lié au
reflux démographique qui voit une entrée des jeunes sur le marché du travail
largement inférieure à la sortie en retraite des vieux, cassant en déflation la
consommation intérieure, principale vecteur de croissance. Warren Buffet aurait
probablement beaucoup de mal à afficher ses 30% de gains capitalisés...
Si à l'horizon 2015, un gigantesque trading range se met en place comme dans les
années 90 en France par exemple, je préfère de loin investir mon argent dans des
gestionnaires type hedge fund spéculant en directionnel, à l'aide de systèmes de
trading ou même le seigneur Georges Soros, plus mobile et plus indépendant des
tendances. Rendez vous dans cinq ans !