Les récentes déclarations de notre rock'n roll président de la République ne
sont pas sans me faire plaisir. Non pas que je cautionne son action politique tête baissée.
Mais je suis à 110% convaincus que la pénurie de foncier entretenue par
l'administration française bloque le bon déroulement de l'offre et de la
demande, voire casse complètement l'immobilier avec des hausses quasi
mécaniques. Le prix des terrains qui représentaient historiquement 15% du prix
de vente des maisons en est arrivé à l'absurde situation où il vaut 30 à 47% du
prix total selon les régions. Autant dire que l'agriculture destinée à l'export,
c'est sympa, mais on aimerait bien pouvoir se loger aussi...
Ainsi, mi décembre 2007, Nicolas Sarkozy a expliqué (ce ne sont que des paroles,
mais enfin, c'est moins pire qu'une déclaration d'intention qui viserait à
renforcer le problème du foncier) qu'il y avait besoin d'une rupture en matière
de logement. Rupture, c'est un mot très à la mode dans la bouche de nos
politiciens. Ca doit faire classe et mouche dans les sondages....
Les chantiers ? Simplification du code de l'urbanisme de manière à aider l'acte
de construction et refondation de la politique du logement en s'attaquant à la
pénurie de terrains constructibles. L'Etat montrera l'exemple en vendant une
partie de son domaine pour produire d'ici 2012, 60.000 logements
supplémentaires.
Si cela pouvait se réaliser...
Tout le monde reste bien entendu dubitatif, tant les politiciens nous ont habitué à parler sans se soucier de réaliser concrètement les idées. L'Union nationale des constructeurs de maisons individuelles "salue la nouvelle politique du logement, mais restera vigilante sur la question du développement de l'offre foncière et de la simplification des procédures d'urbanisme..."
De son côté, la Fédération française des constructeurs se félicite de l'encouragement à la libération de terrains.... en espérant toutefois que ces déclarations soient rapidement suivies d'effet" !
Bref, on aimerait tous croire au Père Noël, mais bizarrement, à la longue, on a un peu de mal à se laisser aller.
D'autres chiffres sur les terrains :
67 euros du m², c'est le prix moyen d'un terrain en 2006, selon une enquête du ministre de l'Ecologie portant sur 178.000 permis de construire. Bien sûr, cette moyenne cache beaucoup de choses. Les grandes régions économiques où les actifs résident majoritairement connaissent un foncier beaucoup plus cher et rare : Ile de France (prix moyen des terrains construits = 145.000 euros), PACA (140.000 euros), Rhône-Alpes (84.000 euros)... En outre, même dans les régions les moins chères, le prix des terrains autour des villes et des centres économiques régionaux là où le besoin est le plus grand, sont très élevés.
En contrepartie, dans le limousin, ou en pleine brousse, il est tout fait possible de trouver du foncier accessible même si celui-ci reste très largement sur évalué par rapport sa moyenne historique sur plusieurs décennies. Prix du terrain moyen en Limousin ? 24.000 euros !
